[Le Petit Salon]
Elle avait dû s’assoupir quelques instants car ce fut un bruit de pas qui la tira de sa torpeur. Quelqu'un venait. Se redressant et lissant sa robe, elle jeta un coup d’œil à la Princesse toujours évanouie. La porte du Salon s’ouvrit brusquement et le médecin entra précédé d’un valet. Répondant au bref salut de l’homme présenté plus tôt dans la matinée, elle se releva et s’écarta pour le laisser procéder.
La jeune femme le vit essayer plusieurs méthodes visant à réveiller la Princesse mais toutes furent un échec. Elle fronça les sourcils quand il s’adressa à elle en termes secs : eau tiède, linges, couvertures, chandelles… Diantre ! Elle n’était pas une servante !
Mais devant le regard appuyé de l’homme de science, elle préféra faire ce qu’on lui demandait. Peut-être aurait-elle un jour besoin de ses services… Dans ce cas, il ne valait mieux pas s’en faire un ennemi... Et puis Ugo di Grazziano lui avait demandé de prendre soin de sa sœur.
Levant les yeux au ciel, elle fit ce qu’on attendait d’elle : elle sonna un valet et lui transmit ses ordres. Elle n’eu pas besoin d’hausser la voix. La fureur de ses yeux hâta le serviteur. Puis elle s’éclipsa discrètement et assigna une nouvelle tâche au valet : garder la porte.
Quand à elle, elle se mit à déambuler dans le long corridor, désoeuvrée. La décoration ne manquait pas de charme mais elle avait eu l’occasion de l’admirer dans la matinée et cela ne suffisait plus à retenir son attention du reste focalisée sur la Princesse Adorasti. Qu'avait-elle donc ?
De discrets mumures lui parvinrent. Tournant la tête, elle essaya de savoir de quoi il retournait. Deux bonnes chuchotaient avec animation sur le bal populaire qui serait donné dans le Jardin du Castello le soir même.
Un bal ? Intéressant ça…