VENISE
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 La Bibliothèque

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Ines di Grazziano
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Iago degli Albizzi
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Matteo Salvanti
Homme de Main - Ca'Grazziano
Matteo Salvanti


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MessageSujet: Re: La Bibliothèque   La Bibliothèque - Page 3 PerleLun 27 Nov - 5:36

Ce fut le Prince lui-même qui accueillit Matteo avant de l’inviter dans la bibliothèque. Il se garda bien de faire son entrée avant que les invités de marque de son maître n’aient pris leur congé. Des membres de la famille rapprochée d’Ugo di’Grazziano méritait tout son respect, ce qui signifiait en d’autres mots qu’il s’abstiendrait de les poursuivre de ses avances. Cette sage résolution vacilla cependant à la vue de la jeune femme qui le gratifia de salutations polie pour ensuite s’éloigner sous le regard captivé du blond. Il n’y avait pas à douter : c’était bel et bien un sang noble, partagé par le Prince, qui coulait dans les veines de cette demoiselle à la grâce sans pareille.

Par considération pour l’homme qu’il servait, il détourna les yeux, son attention se portant plutôt sur l’éphèbe qui passa en coup de vent devant lui. Il ne put apprécier pleinement ce visage aperçu que brièvement, mais nul doute qu’il aurait l’occasion de croiser à nouveau le cadet Grazziano et ainsi comparer les deux frères. Il n’avait pas eu vent de l’arrivée de ces nouveaux venus… Devrait-on s’attendre à la venue de d’autres hôtes pour s’ajouter à la maisonnée? Son regard se fit songeur. Peut-être pourrait-il prendre des nouvelles de Naples? Bien qu’il fût loin d’être déçu de Venise jusqu’ici, son foyer demeurait bien au sud, face à la mer tyrrhénienne, et il aurait été heureux de connaître les derniers échos de sa ville natale.

Pénétrant dans la pièce, l’homme de confiance s’inclina respectueusement devant son maître, un sourire affable aux lèvres. Plus d’un, habitué à ses fanfaronnades coutumières, aurait été étonné de constater combien il pouvait se montrer humble face au Prince. C’était sans doute le témoignage le plus éloquent de la déférence qu’il vouait à celui à qui il dédiait désormais sa vie.


« Mon Prince, j’ose croire que la soirée d’hier vous fût agréable, malgré les inquiétudes que nous a causé le malaise de la Princesse Bianca. »

En dépit de son ton courtois, presque badin, c’était une véritable entrée en la matière puisqu’il abordait immédiatement deux sujets brûlants : la réception à la Ca’Adorasti et la faiblesse de la jeune femme, qui avait mis en émoi tous les invités présents dans la salle de bal.
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Coriolan
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MessageSujet: Re: La Bibliothèque   La Bibliothèque - Page 3 PerleMar 28 Nov - 0:14

L'échange vif entre sa cousine et son frère avait ramené un sourire aux lèvres du Prince Coriolano. Le palais risquait de devenir bientôt insupportable... Peut-être serait-il obligé de demander asile à son cher beau-frère ?

Coriolano garda cette pensée incongrue pour lui, se contentant de sourire gentiment à ses hôtes pour les raccompagner. Inès s'en allait avec grâce, suivie du regard par un Matteo égal à lui-même, et son frère avait quitté la pièce visiblement satisfait du rôle qu'il avait joué. La dernière vision qu'il eut de lui, fut, alors qu'il refermait la porte de la bibliothèque, la pirouette que Raffaele réalisa pour détailler Matteo. Lui aussi était incorrigible...

La porte refermée, Coriolano se dirigea vers un des fauteuils près d'une fenêtre.


"Très agréable, cher Matteo, très agréable... La Princesse Bianca se porte beaucoup mieux, et nous rendra visite tout à l'heure."

Il fit signe au jeune homme de s'asseoir en face de lui.

"Mais toi-même ? Je ne savais pas que tu avais été invité... As-tu apprécié cette soirée, ne t'es-tu pas ennuyé ? "

Coriolano parlait avec un sourire amusé. Matteo ne s'ennuyait jamais, il bondissait toujours... Ce qu'il demandait là, avec la confiance et la simplicité de l'habitude, c'était un résumé de ce que Matteo avait à lui dire de la journée de la veille.


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Matteo Salvanti
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MessageSujet: Re: La Bibliothèque   La Bibliothèque - Page 3 PerleMar 28 Nov - 5:13

En écoutant un récit de la bouche de Matteo, il fallait faire preuve de concentration pour discerner les évènements tels qu’ils s’étaient réellement produits de l’enjolivement que le jeune homme avait pu leur apporter. De fait, une légère incartade entre quelques ivrognes devenait par magie une bataille épique opposant une vingtaine d’hommes et une simple traversée en gondole se métamorphosait en un voyage sur les sept mers grâce à son imagination débordante. On devait donc diviser par deux les chiffres qu’il pouvait énumérer puisqu’il avait la fâcheuse tendance de multiplier les obstacles, les adversaires, les belles dames et les hauts faits de ses histoires pour les rendre plus passionnants. Un tel exercice ne serait fort heureusement pas nécessaire pour le Prince, le blond essayant de demeurer fidèle à la réalité et de ne pas tomber dans la démesure dans les comptes-rendus qu’il livrait à Ugo di’Grazziano.

Prenant place tel qu’on le lui indiquait, il prit une inspiration avant de débuter :


« Suite à notre entretien dans vos appartements, mon Prince, je me suis rendu jusqu’au Caffé Florian sur la Place Saint-Marc. J’y ai alors fait une rencontre des plus profitables… »

Il marqua une pause pour ménager son effet, incapable de ne pas ajouter une touche théâtrale à sa narration.


« Le Prince Elio se trouvait assis à une table, retirée de tous. Il m’a alors invité fort courtoisement à le rejoindre… »

Le Prince l’avait invité après que Matteo se soit invité à sa table, ce qui revenait à une invitation en bonne et due forme… non? Se raclant la gorge, l’homme de main poursuivit d’un air légèrement embarrassé :

« Je n’ai pas immédiatement réalisé que mon hôte était le Prince… bien que je n’aie pas tardé à le déduire par la suite, se reprit-il rapidement. Il m’est apparu comme un homme intelligent, calculateur, qui cache bien son jeu. Un adversaire de taille ou plutôt à votre taille, en somme, mon Prince. »

Remplacer les termes pour qualifier le Prince par « brillant, captivant et énigmatique » aurait peut-être paru déplacé. Valait mieux garder pour lui ces réflexions personnelles.

« J’ai ainsi pu obtenir une invitation pour la soirée, » conclut-il avec un grand sourire.

Son regard se fit songeur alors qu’il réfléchissait aux autres incidents qui avaient ponctué sa journée.

« J’ai eu l’immense plaisir de croiser Monsieur degli Albizzi au marché du Rialto, continua-t-il sans toutefois préciser les circonstances galantes dans lesquelles ils s’étaient retrouvés. Une nouvelle visite au Caffé Florian dans le but de glaner d’autres informations m’a permis de faire connaissance avec des notables de la ville, dont Maître Barrozi et Madame Graziella Rivieri, qui étaient tous deux présents à la réception d’hier. »

Les visages des deux concernés se présentèrent à son esprit, fort différents l’un de l’autre, mais tout aussi dignes d’intérêt.


« Il n’y a pas à douter qu’ils occupent d’ores et déjà une place importante dans la ville. S’en faire des alliés serait judicieux. »

Omettant sciemment de mentionner sa seconde discussion avec Iago degli Albizzi, il s’attaqua aussitôt au divertissement donné par la Ca’Adorasti.


« Durant la soirée, j’ai lié connaissance avec une membre de la famille du Prince Elio, Romana Lacryma Baldini, une damoiselle de qualité, si je puis me permettre. La… »

Séduire aurait été vulgaire. Il fallait opter pour une expression moins racoleuse.


« … courtiser serait aussi dans les intérêts de la Ca’Grazziano, bien que détourner sa loyauté ne sera pas tâche facile. »

Ne souhaitant pas particulièrement entrer dans les détails de son expédition en compagnie du jeune poète, il se contenta d’ajouter :


« J’ai tenté d’explorer le palais, la réception touchant à sa fin, mais je n’ai pu poursuivre mes investigations en raison de l’excès de zèle de certains domestiques de la maisonnée, » finit-il, en référence à la servante blonde et son coussin vengeur.

Son monologue terminé, il se tut dans l’attente de questions de la part de son maître, fier de son récit presque impartial.
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Coriolan
Invité




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MessageSujet: Re: La Bibliothèque   La Bibliothèque - Page 3 PerleMar 28 Nov - 20:48

Coriolano avait écouté Matteo avec attention, un fin sourire étirant ses lèvres. Il ne voyait pas très distinctement le visage du jeune homme, car un timide rayon de soleil avait décidé qu'éclairer l'héritier des Grazziano était sans doute sa plus noble tache, et il s’y consacrait avec beaucoup d’application.
Le Prince se trouvait donc dans un faisceau lumineux, que sa main, posée négligemment contre son front, coude appuyé sur le dossier, ne cachait qu'à moitié. Un oeil à l'ombre, un oeil au soleil dont la pupille semblait avoir disparu.

Coriolano souriait car il reconnaissait bien là Matteo. La veille, il l'avait envoyé à travers la ville, et Matteo avait réussi à rencontrer tout de suite les rôles principaux de cette pièce en cours d'écriture, et à se trouver présent au moment clef de l'affaire.


"Et bien Matteo ! bravo... Tu es l'efficacité même, comme toujours..."

Coriolano offrit à son homme de main un sourire d'autant plus lumineux qu'il semblait refléter la lumière qui tombait sur le visage du Prince.
Matteo était l'efficacité même. Il filait, loin, trop loin parfois, et il fallait rappeler les quelques limites à ne pas dépasser...


"La soirée du Prince Elio Adorasti était une vraie bénédiction que Bianca a eu la bonté de nous donner, puisqu'elle m'a permis de rencontrer beaucoup des personnes que tu nommes.
Maître Barrozi déjeunera avec nous tout à l'heure. C'est un homme bon et juste. Du moins je le pense. Je préfèrerai qu'il ne soit ni allié ni ennemi. Il a ce regard impartial que l'on rencontre trop rarement pour vouloir le gaspiller..."

Son regard s'était perdu au loin, par la fenêtre, dans le jardin, où la silhouette imaginaire du médecin fut remplacée par une autre, beaucoup plus féminine et rousse celle-ci, riante et sûre d'elle près du Prince Elio.

"Quant à la dame Rivieri... Je dois dire qu'elle m'intrigue. Elle semblait... je ne sais pas, tenir la place de ma sœur."

Coriolano fronça légèrement les sourcils, alors même qu’à cet instant le soleil venait de disparaître devant un nuage rapide. Il se souvenait du nombre de regards et de sourires dont son beau-frère gratifiait la courtisane alors qu'il ne daignait regarder Bianca qu'avec froideur et agacement.
Il haussa légèrement les épaules et regarda Matteo en souriant. Il savait que ce regard suffirait. Que l'homme de main saurait que c'était à lui de travailler à cette "alliance", d'essayer de connaître l'inconnue nommée Graziella.


"La suivante de Bianca, la cousine du Prince Elio Adorasti, je l'ai vue aussi. N'essaye pas de la courtiser, de la détourner de sa loyauté...
Je ne te demanderai jamais d'aller voir un Adorasti, de faire semblant d'avoir de l'amitié ou de l'amour pour l'un d'eux ou plusieurs d'entre eux, pour leur soutirer des informations, pour faire changer leur loyauté. Ce serait les considérer comme... trop peu. Je ne veux pas de cela."

Le rayon de soleil était revenu, rendant d’autant plus difficile de savoir sur quel objet le regard de Coriolano était posé. Mais il était sérieux et ferme. Il ne savait trop pourquoi il voulait les choses ainsi, mais il était certain de les vouloir comme ça. Il s’agissait peut-être de respect pour l’ennemi, qui sait…
Puis subitement, son regard devint amusé pour ajouter :


"Cela ne veut absolument pas dire que je t'interdis d'avoir de l'amitié pour eux... Tu es libre de faire ce que tu veux. Mais ne cherche pas à séduire pour mon compte, c’est tout ce que je te demande. Il sera même sans doute mieux que tu ne cherches pas à cacher que tu appartiens à la Maison Grazziano.

Mais laissons cela pour l'instant, et je ne t'interrogerais pas sur ta sortie précipitée du palais Adorasti, j'imagine qu'il ait des choses qu'il vaut mieux que je ne sache pas... et dis-moi, maintenant..."

Coriolano s'avança un petit peu vers Matteo, le regard malicieux. Le léger trouble de son homme de confiance lorsqu'il avait évoqué le Prince Adorasti ne lui avait pas échappé.

"… maintenant et exactement, ce que tu penses du Prince Elio... Surtout si tu l'as rencontré sans savoir qui il était. Pour quel homme l'as-tu pris ? Quel homme aurais-tu voulu qu'il soit ? Quelles impressions... physiques, sensibles, émotionnelles as-tu perçues ?"

L'héritier des Grazziano s'amusait, tout en restant parfaitement sérieux. Matteo était quelqu'un de très sensible et au jugement émotif sûr. Son avis était toujours d'une grande aide.


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Matteo Salvanti
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MessageSujet: Re: La Bibliothèque   La Bibliothèque - Page 3 PerleVen 1 Déc - 6:26

Une fois son compte-rendu achevé, Matteo avait attendu avec une certaine anxiété les commentaires de son Prince. Emballé par son propre récit, il tendait à en oublier ses interlocuteurs, se remémorant leur présence grâce à leurs réactions à ses mimiques, ses exclamations ou ses gestes. Il était toujours nourri par leur accueil favorable ou démoralisé par la tiédeur de leur réponse à ses anecdotes et ses pitreries, pareil à un acteur face à son public. Cependant, les compliments ou, comble de l’horreur, les critiques d’Ugo di Grazziano comptaient beaucoup plus à ses yeux que le sourire amusé d’une jolie damoiselle. Plus qu’un simple employeur, c’était l’homme à qu’il souhaitait plaire à tout prix et lui causer la moindre déception aurait blessé plus que son amour-propre.

Heureusement, l’objet de ses pensées lui adressa des éloges qui ravirent le blond, tout autant que le sourire éclatant dont il fut gratifié. Il écouta ensuite les jugements de son noble interlocuteur avec attention, acquiesçant à ses réflexions et prenant note des nouvelles dont on l’informait. La perspective de retrouver Maître Barrozi l’enchanta, jugeant qu’il n’avait pu pleinement jouir de sa compagnie la veille. Peut-être pourrait-il l’amener à lui faire un examen approfondi de… Se giflant mentalement, le jeune homme se rappela lui-même à l’ordre. Il était devant le Prince tout de même ! Bougeant inconfortablement sur sa chaise, il se concentra sur son interlocuteur au regard perdu dans la contemplation des jardins.

Hochant vivement la tête à la remarque de son maître concernant la sublime Graziella Rivieri, le garçon se remémora les chuchotements des commères scandalisées que le Prince Elio fasse une telle démonstration d’amitié à cette « femme de mauvaise vie ». Bien que ces médisances ne soient que le fruit de la jalousie, il n’avait pu que constater par lui-même leur véracité et se sentir offensé par le manque de considération du principal intéressé envers son épouse légitime. Elle méritait qu’on se conduise avec égard envers elle, ne serait-ce que pour son rang mais aussi, pour la bonté de son caractère.

Le regard du Prince lui indiqua clairement qu’on lui donnait carte blanche pour gagner les faveurs de la courtisane, une tâche qui lui parut loin d’être contraignante. Les instructions s’avérèrent d’une toute autre nature pour Romana Lacryma Baldini et Matteo entendit bien ne pas les enfreindre, impressionné par la grandeur d’âme de son maître.

* Les Adorasti feront-ils preuve du même sens de l’honneur envers nous? * s’interrogea-t-il.

Il déglutit à la mention de sa « sortie précipitée », sur laquelle il ne tenait pas particulièrement à s’étendre, mais fut soulagé de comprendre qu’il n’aurait pas à relater les circonstances exactes l’ayant poussé à battre en retraite. Il en allait de la réputation de l’ingénu Cilio dell’Arbero qui aurait sans doute été très contrarié que leurs escapades nocturnes soient exposées au grand jour…

Son malaise s’amplifia lorsqu’il fut confronté aux questions touchant le Prince Adorasti, pris de la désagréable impression qu’on avait lu en lui comme dans un livre ouvert. L’homme de confiance s’éclaircit la gorge, incertain de ce qu’il lui fallait révéler et ce qu’il paraissait plus sage de passer sous silence. Il se mordit la lèvre, envahi par la culpabilité. Il avait prêté serment, comme les chevaliers d’autrefois, il devait donc la vérité à son seigneur.


« Vous n’êtes sûrement pas sans savoir, mon Prince, que je ne suis pas insensible au charme de toutes les créatures de Dieu… »

Il se plongea dans l’observation de la dentelle cousue à son pourpoint, évitant soigneusement de croiser le regard troublant d’Ugo di Grazziano.

« Le Prince Elio n’a pas fait exception. Il m’a paru comme un homme très… »

Séduisant?


« … très… »

Irrésistible?

« … vous savez… »

Envoûtant?


« … c’est que… »

Attirant?

« … oui… hum… »

Troublant? Désirable? Fascinant?

« … digne d’intérêt, » compléta-t-il finalement, relevant la tête pour adresser un sourire embarrassé à son interlocuteur.

Il toussota pour dissiper sa gêne, puis poursuivit d’un ton hésitant.

« Il m’a intrigué dès que je l’ai aperçu, mon Prince. Je ne sais pourquoi, d’ailleurs... Peut-être parce qu’il se trouvait seul et qu’il m’a paru incongru qu’un homme tel que lui… un homme avec son… sa… un homme de son maintien n’ait personne pour lui tenir compagnie. Il paraissait étrangement… éloigné. Distant. Comme s’il était impossible à atteindre. Cette impression ne m’a jamais quitté, tout au long de notre discussion. »

Sa main alla ébouriffer sa chevelure en bataille, une expression pensive sur ses traits juvéniles.


« Sans connaître son rang, j’aurais facilement pu deviner qu’il était Prince. Ses manières, c’était celles d’un individu qui connaît le pouvoir… et qui sait en user. Qui arrive à en faire un jeu, à se servir de toutes ses subtilités, à abattre sa main au tout dernier moment. »

Il se souvint avec acuité de la façon dont on l’avait d’abord repoussé avant de l’inviter à prendre place.


« Un individu qui connaît le pouvoir, mais aussi le mystère. L’art de jouer et de déjouer avec la même habileté. Il a évité chacune de mes questions et les a toutes retournées contre moi. Je crois qu’il était curieux lui aussi. Moins que je ne l’étais, bien entendu… »

Son regard se perdit dans l’examen de ses souliers, qui se balançaient d’avant en arrière et d’arrière en avant au rythme de ses réflexions.

« C’est la faute de ses yeux, je crois, éluda-t-il d’une voix songeuse. Ils sont dorés. Comme ceux d’un chat. On pourrait s'y noyer... »

Il rougit, prenant conscience qu’il s’aventurait dans des terrains mouvants et ce, devant son Prince. Il ne voulait surtout pas que celui-ci doute de sa loyauté seulement parce qu’il avait été totalement subjugué par l’homme à la tête de la Maison adverse.


« Il n’est pas à prendre à la légère, » trancha le garçon, peut-être plus brusquement qu’il ne l’aurait souhaité.
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Coriolan
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MessageSujet: Re: La Bibliothèque   La Bibliothèque - Page 3 PerleDim 3 Déc - 0:41

Ah Matteo... Matteo... Comme souvent, Coriolano l'avait observé de loin, l'air de regarder ailleurs et de penser à autre chose, mais attentif à chaque vibration de la voix, à chaque hésitation, les petits toussotements, le mouvement de la main dans les cheveux, le regard qui évitait soigneusement le sien...

Matteo parlait beaucoup, mais il disait encore plus avec ses gestes ou avec ce qu'il ne disait pas. Matteo ne trouvait jamais les gens "digne d'intérêt". Il les trouvait "époustouflant" "merveilleux" "incroyable"... Pour que quelqu'un soit "digne d'intérêt", cela voulait dire qu'il avait été plus que subjugué par le personnage.

Coriolano regardait Matteo en souriant, amusé. Il repensait brusquement à Annavera. Tant de gens qui voulait lui être dévoué, maintenant, mais qui pourrait très bien changer brusquement...


"Je te crois Matteo."

Il avait dit cela d'un ton qui indiquait clairement qu'il ne se contentait pas de faire un commentaire sur le fait qu'Elio ne devait pas être pris à la légère. Qu'il croyait Matteo, qu'il lui faisait confiance.

L'héritier Grazziano n'eut pas le temps de dire plus, on frappait à la porte. Des petits coups discrets et reconnaissables entre tous. Coriolano lança un "Entrez" dégagé.


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Monsieur l'Intendant
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MessageSujet: Re: La Bibliothèque   La Bibliothèque - Page 3 PerleMer 6 Déc - 20:32

[Le Hall]

Monsieur l'Intendant entra dans la pièce. Il était une des rares personnes à savoir ouvrir les portes sans les faire grincer. Il s'approcha à pas rapides mais mesurés du Prince, et se pencha pour lui glisser quelques mots à l'oreille. Il tendit en même temps les lettres de recommandation du Maître d'armes.

Il se redressa et attendit un instant que le Prince prenne connaissance de ces informations, le regard fixé dans le vide et l'air absent.
Lorsqu'il eut prit connaissance des désirs de l'héritier des Grazziano, il s'inclina profondément et disparut comme il était entré.


[Le Hall]
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Coriolan
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MessageSujet: Re: La Bibliothèque   La Bibliothèque - Page 3 PerleVen 8 Déc - 2:08

Coriolano termina de jeter un regard sur les lettres et releva les yeux vers Matteo.

"Et bien ! Il semblerait qu'un grand épéiste, un maître d'arme de tout premier plan désirerait exercer sa profession dans notre très humble demeure... "

Il pianota un instant des doigts sur l'accoudoir de son fauteuil. Puis il prit sa décision, rapidement, et sourit, amusé, à Matteo.

"Est-ce que cela t'intéresserait de le... "tester" ? Tu auras peut-être envie de te dérouiller, de temps en temps ?"

Le jeune prince ajouta, sincère.

"Et puis de toutes les façons, il faudra que je sache ce que tu penses de ses talents."


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Matteo Salvanti
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MessageSujet: Re: La Bibliothèque   La Bibliothèque - Page 3 PerleLun 11 Déc - 6:24

(Désolée pour le retard, Muzi é_è. Les semaines avant Noël sont toujours débordées… mais comment résister à un duel à l’épée Very Happy)

Matteo était tout à fait ébahi par la beauté du parquet sous ses pieds. Il était étonnant qu’il ne l’ait jamais remarqué auparavant. Non seulement splendide, le dit parquet avait aussi la grande qualité de permettre au jeune homme de ne pas faire face à son Prince. Ce n’était peut-être pas une excellente idée (Ugo di’Grazziano devait déjà penser qu’on lui préférait son rival, si on devait empirer la situation en lui laissant croire que l’étude du parquet lui était supérieure…), mais dans son état d’extrême agitation, le blond n’avait pu trouver de refuge plus sûr pour couvrir son embarras.

Ainsi, lorsque que ce « Je te crois Matteo » tomba, verdict inespéré pour le garçon qui s’imaginait déjà à quémander quelques piécettes dans le quartier de la Bouche d’Ombre, sombrant dans le déshonneur après avoir failli à sa tâche pour les yeux dorés d’un ennemi à peine digne d’intérêt… Ce « Je te crois Matteo », quatre mots qui valaient leur pesant d’or et arrivaient à éclipser n’importe quelles prunelles ambrées, il poussa un énorme soupir de soulagement, le souffle qu’il avait retenu inconsciemment jusqu’alors.

Des coups frappés à la porte lui permirent de se remettre de ses émotions, sa gêne diminuant petit à petit tandis que son maître faisait la lecture des lettres que lui avait remises l’intendant. Lorsque le Prince reprit la parole, son homme de confiance avait fait disparaître tout doute, toute culpabilité, toute vision sordide d’un avenir cauchemardesque de son esprit et était à présent tout disposé à de nouveaux divertissements. Acquiesçant avec enthousiasme à l’offre de l’héritier Grazziano, il bondit sur pied, prêt à affronter une armée entière de « grands épéistes » armés jusqu’aux dents.


« Il me fera plaisir de croiser le fer avec ce maître d’armes, mon Prince, fit-il en s’inclinant. Avec lui, comme tout autre adversaire de la Ca’Grazziano, » ajouta-t-il avec un sourire toujours timide.

[Salles d'Armes]
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Coriolan
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MessageSujet: Re: La Bibliothèque   La Bibliothèque - Page 3 PerleMer 13 Déc - 1:44

L'enthousiasme de Matteo faisait plaisir à voir, comme toujours.

Coriolano se leva et d'un coup de main rapide effaça les plis qui auraient pu se former sur son pourpoint. Il se demandait en lui-même si Matteo réalisait le double sens de ce qu'il venait de dire. Il aurait plaisir à croiser le fer avec lui "comme avec tout autre adversaire de la Ca’Grazziano" ? Réalisait-il que cela pouvait vouloir dire qu'il aurait envie de se battre avec un Grazziano peut-être en dehors du jeu ?
Sans doute non, mais... Coriolano sourit.


"Allons-y ! Quant à croiser le fer avec un Grazziano, tu connais le peu de goût que j'ai pour ce genre de jeu, je crois que tu n'entraîneras jamais notre poète sur ce genre de terrain, Iago est une cause perdue, et Raffaele..."

Il y avait trop à dire sur Raffaele. Coriolano préféra se taire et hausser les épaules.

"Allons-y."

[La Salle d'Arme]


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Coriolan
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MessageSujet: Re: La Bibliothèque   La Bibliothèque - Page 3 PerleMar 16 Jan - 19:50

Plus tard
[Le Grand salon]

Coriolano avait doucement refermé la porte derrière eux et conduisit sa sœur jusqu'à un fauteuil, la faisant asseoir avec tendresse.
Là, toujours debout, il ouvrit enfin la lettre et la parcourut du regard.
"Madame, Une affaire imprévue... hors du palais... souci que je ne tiens pas... considération, Elio Lacryma Adorasti".

Il laissa retomber ses bras, le regard posé quelque part dans le jardin, avant de s'agenouiller aux pieds de Bianca et de poser ses mains sur celles de sa soeur.


"Bianca... Votre époux n'a pas passé la nuit au palais, c'est bien cela ?"

Ce n'était pas dit dans la lettre. Mais Coriolano ne voyait pas d'autres choses qui pourraient autant troubler sa soeur.


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Bianca Grazziano Adorasti
Princesse - Ca'Adorasti
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MessageSujet: Re: La Bibliothèque   La Bibliothèque - Page 3 PerleMer 17 Jan - 22:29

Bianca avait vu la joie de son frère se ternir pour laisser place à un visage sérieux. Pourquoi donc tout moment heureux devait être gâché de quelconque manière que ce soit ?

"Père a envoyé une lettre ? Oui, je veux bien la lire." avait-elle dit, curieuse de son contenu étant donné que leur mère était souvent plus bavarde que leur Père et que celui-ci écrivait uniquement pour rapporter des faits précis.

Elle avait donc suivi Ugo jusqu'à la bibliothèque et s'était assise dans le fauteuil où l'avait amenée son frère. Elle le laissa lire la lettre d'Elio, regardant le tapis persan qui ornait le sol de la pièce.

Ugo termina alors de lire la lettre et s'agenouilla devant elle. Bianca leva les yeux vers lui et hocha la tête affirmativement à sa question.


"J'ai appris cela tout à l'heure par une servante qui venait de s'en rendre compte... enfin non.. plus exactement, j'ai appris cela par le Père Chiaramonti qui avait parlé avec la servante et qui sûrement n'osait pas me le dire elle-même..."

Bianca se frotta légèrement les paupières, replongée dans cette scène surréaliste qu'elle avait vécue un peu plus tôt ce matin. Elle rouvrit les yeux et posa son regard clair dans celui de son frère.

"Le pire c'est que je ne peux pas lui en vouloir..." commença-t-elle en déviant le regard.

"Ugo... si mon époux a besoin.... de.. d'aller voir ailleurs.. je.. j'en suis responsable." expliqua-t-elle en soupirant. Elle ignorait si elle avait été assez claire pour se faire comprendre d'Ugo mais c'était un sujet gênant et elle ne savait pas comment aborder cela. Cela faisait plusieurs mois qu'elle refusait toute visite d'Elio et celui-ci avait fini par ne plus insister.

"Alors.. je suppose que je ne dois pas m'en offusquer." conclut-elle en lui souriant légèrement, espérant pouvoir maintenant profiter un peu de cette journée, libérée d'une partie du poids qu'elle traînait depuis quelques temps en ayant avoué cela.
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Coriolan
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MessageSujet: Re: La Bibliothèque   La Bibliothèque - Page 3 PerleDim 28 Jan - 21:25

Coriolano serra les mains de sa sœur.
Il était tout aussi gêné qu’elle, mais comprenait parfaitement par demi-mot.

La monstruosité de la situation lui était insupportable. Que sa sœur soit obligée par un mariage à partager son lit avec un homme qu’elle n’aimait pas lui était insupportable.

Il avait écouté sa sœur avec douceur d’abord puis de plus en plus de douleur, retenant à grand peine la crispation rageuse qui semblait vouloir prendre possession de lui.
Sa tête était baissée, cachée, le front posé sur les mains qu’il tenait serrées entre les siennes, et resta un instant ainsi immobile, le temps de chasser la colère qui menaçait de surgir brusquement.


"Vous n’êtes pas responsable…"

Il fut surpris lui-même du ton presque rauque qu’il avait. Il inspira et releva lentement la tête, pour reprendre d’une voix presque calme, adoucie d’un sourire.

"Vous n’êtes pas responsable, Bianca, de cet époux incapable de se faire aimer de vous, incapable de voir le trésor que vous êtes. Vous avez le droit d’être offusquée de voir la bassesse corporelle de ce personnage…"

Son regard fut un instant attiré par le passage d’un valet au loin, dans le jardin, et une nouvelle ombre passa sur son visage.

"Evidemment, peu de gens peuvent comprendre cela, et il vaut mieux j’imagine, ne pas s’en offusquer en public… J’aurais tellement voulu que tout cela ne soit pas."

Coriolano regarda Bianca avec un sourire presque nostalgique.

"Je ne voudrais pas que vous soyez une nouvelle Octavie, Bianca. Je ne voudrais pas que vous ayez à subir l’humiliation d’être chassée par une nouvelle Cléopâtre rousse... "

Il secoua la tête, riant légèrement.

"Je divague je crois. Vous êtes beaucoup plus forte que ça. Vous avez déjà retrouvé le sourire…"

Puis subitement son visage prit un petit air malicieux.

"Pensez-vous que cette conduite indigne de votre époux mérite une petite punition ou êtes-vous prête à lui pardonner avec une générosité plus grande encore que celle de Notre-Dame ?"


Dernière édition par le Lun 20 Aoû - 1:16, édité 1 fois
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Bianca Grazziano Adorasti
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MessageSujet: Re: La Bibliothèque   La Bibliothèque - Page 3 PerleJeu 1 Fév - 0:26

Le sourire que la princesse avait esquissé sembla se volatiliser devant la réaction de son frère. Ses mains serrant les siennes, sa tête baissée, sa voix rauque, Ugo était en colère. Pendant une fraction de seconde, le coeur de Bianca s'emballa, pensant que sa colère était dirigée contre elle, car elle n'accomplissait pas son devoir conjugal.

Elle comprit cependant à ses paroles que ce n'était pas le cas mais elle continuait de sentir son coeur cogner dans sa poitrine. Elle ne s'était pas attendue à cette réaction là de la part de son frère. Elle ne voulait pas le mettre en colère. Et elle voulait encore moins attiser la haine qui séparait son frère et son époux. Peut-être aurait-elle simplement voulu un conseil, un mot rassurant.

Bianca dégagea une de ses mains de l'étreinte de son frère pour venir caresser sa joue pâle et tenter de l'apaiser.


"Ugo ce n'est rien... ne vous mettez pas en colère..." dit-elle, encore désorientée par sa réaction.

Elle fronça légèrement les sourcils à ses insinuations.


"Rousse ?" répéta-t-elle pour elle-même alors que la vision d'une robe écarlate s'imposa à son esprit.

"En sauriez-vous plus que moi...?" demanda-t-elle tout bas.

Soulagée de revoir un sourire sur les lèvres de son frère, Bianca répondit à sa question.


"Ugo... vous connaissez très bien la réponse."

Elle lui sourit doucement et ajouta.

"Puis-je lire la lettre de Père ? ..Où est Raffaele, j'ai hâte de le voir."
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Coriolan
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MessageSujet: Re: La Bibliothèque   La Bibliothèque - Page 3 PerleMer 7 Fév - 21:38

Bianca savait le calmer, comme toujours. Elle avait cette force en elle, de ramener n'importe quelle personne à la raison. Coriolano rit légèrement.

"Non je n'en sais pas plus que vous, ce sont juste d'étranges idées qui me traversent l'esprit, et les mots vont plus vite que ma raison."

Il s'était relevé et avait regardé avec une tendresse certaine sa sœur lorsqu'elle avait répondu. Bianca était tellement au dessus de tout cela...
La lettre : Coriolano sourit de plus belle et sortit une feuille de son secrétaire.


"Voilà, je vous fais grâce du début, il n'y ait question que de chiffres sans intérêt pour vous, mais la fin vous concerne."

Il lui laissa le temps de lire les quelques mots où leur père exprimait, avec la maladresse qui le caractérisait dans ce genre de sentiments, sa confiance dans sa fille et son amour pour elle.

"Je ne sais pas s'il voulait vraiment que vous lisiez ceci, mais... je crois que cela est bien."

Il eut à nouveau un grand sourire et frappa dans ses mains.

"Allons manger ! je meurs de faim, et je crois que nos invités vont s'impatienter maintenant..."

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