VENISE
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
ETB Pokémon Fable Nébuleuse : où acheter le coffret dresseur ...
Voir le deal

 

 La Chambre de Bianca

Aller en bas 
+6
Muzio Barrozi
Elio Lacryma Adorasti
Orfeo Ciriaco
Luciano di Lorio
Bianca Grazziano Adorasti
Gabriella Delmonti
10 participants
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3
AuteurMessage
Bianca Grazziano Adorasti
Princesse - Ca'Adorasti
Bianca Grazziano Adorasti


Nombre de messages : 310
Statut : Modo
Date d'inscription : 30/04/2005

La Chambre de Bianca - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: La Chambre de Bianca   La Chambre de Bianca - Page 3 PerleSam 8 Déc - 4:00

[Le Petit Salon Privé]

Bianca n'avait pas saisi les déplacements de chacun. Elle avait vaguement aperçu dans son champ de vision les mouvements de son époux qui s'était levé, de son frère qui s'était approché d'elle. Il lui semblait sur l'instant être enveloppée dans un cocon moite d'angoisse et de douleur.

Ce n'est que lorsque cette même douleur s'apaisa tout à fait qu'elle put se relever grâce à l'appui que lui offrait Samuele. L'esprit clair mais les traits tirés, Bianca leva les yeux vers Elio. Elle le regarda d'une manière nouvelle, juste le temps d'un instant, d'un échange. Etrangement, l'hésitation qu'il montra à trouver ses mots la rassura bien plus que n'importe quelle parole pleine d'assurance.

La princesse eut un sourire, très doux qu'elle lui offrit en même temps qu'un signe de tête reconnaissant.


"Merci." dit-elle simplement mais où la sincérité se faisait clairement sentir.

Bianca accueillit le mouchoir de son frère avec soulagement et le remercia d'un sourire et d'une légère pression de la main sur son bras.


"A plus tard.. Samuele..." lui dit-elle avec un léger sourire tout en le suivant des yeux jusqu'à ce qu'il ferme la porte de sa chambre.

La princesse se retrouva avec quatre servantes affairées qui l'aidèrent à retirer sa robe et ses jupons. L'entreprise dut s'interrompre quelques instants alors que la douleur revenait aussi subitement que la première fois. Le front appuyé contre le montant du baldaquin, les dents serrées, elle repoussa doucement la main d'une servante qui voulait la soutenir.
Finalement, elle se retrouva confortablement installée dans son lit, calée entre les coussins qui lui soutenaient le dos de façon plus qu'appréciable. Elle remercia d'un sourire la servante qui venait la rafraîchir.

Sois courageuse Bianca. Les paroles de son frère résonnèrent dans son esprit. Oui, elle se sentait le courage d'affronter les heures suivantes. Cette douleur, lancinante, allant et venant comme des vagues n'avaient rien à voir avec la douleur qu'elle avait ressentie un mois plus tôt, inconnue, soudaine, effrayante. Cette souffrance là était nécessaire, prévisible et normale.

Une main sur son ventre et l'autre empoignant le drap, elle serra les dents pour ne pas crier. Non, elle savait déjà que ces contractions là n'étaient rien comparé à celles qui allaient suivre.
Revenir en haut Aller en bas
Muzio Barrozi
Médecin
Muzio Barrozi


Nombre de messages : 726
Date d'inscription : 14/05/2005

La Chambre de Bianca - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: La Chambre de Bianca   La Chambre de Bianca - Page 3 PerleSam 8 Déc - 17:13

[Ca'Grazziano - L'Etage inférieur - La Salle d'Armes]

Assis face au serviteur des Adorasti et derrière le gondolier qui avait été payé pour aller au plus vite, Muzio n'avait prononcé un mot que pour s'enquérir de l'avancée du travail. Evidemment le domestique n'en savait rien et le silence s'était installé.

Le médecin regardait les maisons défiler sans les voir. Devant ses yeux repassaient les images de la princesse Bianca. Depuis ce fameux jour où il avait découvert l'inconcevable, oui exactement depuis qu'ils savaient, tous les signes évidents d'une grossesse s'étaient déployés. Le léger changement dans les traits, la coloration des veines sur la poitrine, beaucoup de petits indices qu'il avait l'habitude de déceler, et puis bien sûr le ventre qui s'arrondissait modestement. Les ouvrages qu'il possédait avaient été étudiés profondément et il avait découvert que ce phénomène s'était déjà produit. Rarement. Mais apparemment on n'avait pas recensé plus de mortalité, plus de problèmes que la normale. D'ailleurs la princesse était bien portante, l'enfant le semblait également quoiqu'il serait sans doute un peu plus petit à la naissance que la moyenne. Néanmoins Muzio ne pouvait empêcher un petit pincement de s'installer quelque part vers son coeur, qui lui rappelait que la situation était inhabituelle.

Il jeta un coup d'oeil au serviteur qui le regardait fixement, et lui sourit brièvement. Puis ses pensées se remirent à vagabonder.

Enfin ils arrivèrent à la Ca'Adorasti et Muzio sortit lestement de la gondole. On devait guetter son arrivée car la porte s'ouvrit instantanément et une servante prit le relais pour le conduire dans les appartements de la Princesse. Avant d'ouvrir la porte de la chambre, le médecin donna ses ordres, calmement mais avec l'autorité naturelle qui savait le trouver dans ces moments-là.


« Faites chauffer de l'eau dans de grands récipients, et amenez-les. Prévoyez aussi un baquet d'eau froide. Préparez des linges, veillez à ce que la température de la pièce reste constante. Evitez que les gens défilent dans la chambre. Vous avez tout retenu ? Bien. »

Il toqua discrètement et entra. Il se rendit directement auprès du lit et offrit un sourire profond à Bianca.

« Bonjour, Madame. »

Délicatement, soulevant la chemise qui habillait la jeune femme, il s'assura que le moment de la délivrance était réellement venu. Oui, c'était certain. Il s'y attendait depuis plusieurs jours maintenant, et aujourd'hui serait le bon. Il recouvrit légèrement la princesse, et sa main trouva celle crispée de Bianca, répondant à la question muette:

« Oui, il arrive. Tout se présente bien. »

Il se redressa, avisa les quatre servantes. L'une d'elles tortillait son tablier d'un geste nerveux, et ses yeux dénotaient curiosité et angoisse. Muzio la pria de redescendre plutôt aux communs. Il garda les autres. La plus âgée semblait avoir une certaine expérience de la situation; la deuxième avait des gestes sûrs et efficaces, et la troisième était au chevet de Bianca. Il demanda à cette dernière de donner à boire à la princesse régulièrement. Puis, s'assurant que tout se mettait en place lentement, il revint auprès de la future mère. Si tout allait bien.

« Vous allez bientôt ressentir de vives douleurs. Alors seulement nous pourrons agir. Cela peut durer très longtemps, vous le savez n'est-ce pas. »

Son ton n'était pas grave. Il ne s'efforçait pas non plus de se montrer trop décontracté. Calme et lucide. Comme il espérait que la princesse était.
Revenir en haut Aller en bas
Bianca Grazziano Adorasti
Princesse - Ca'Adorasti
Bianca Grazziano Adorasti


Nombre de messages : 310
Statut : Modo
Date d'inscription : 30/04/2005

La Chambre de Bianca - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: La Chambre de Bianca   La Chambre de Bianca - Page 3 PerleSam 8 Déc - 20:31

L'entrée de Muzio dans sa chambre fut un intense soulagement. Savoir son frère et son époux de l'autre côté de la porte était un réconfort mais aucun d'eux n'était apte à lui venir en aide et lui assurer de source sûre que tout allait bien. Ainsi, la princesse sentit une part de l’angoisse qu’elle ressentait diminuer. Elle pourrait plus facilement se concentrer pour aborder ses contractions.

"Maître Barozzi... merci d'être venu si vite..." dit-elle en tournant la tête vers lui.

Si vite était un grand mot. Il était évident que le médecin était arrivé le plus rapidement possible et Bianca en était consciente. Mais le temps lui semblait s'étirer indéfiniment et l'arrivée du médecin lui avait paru interminable.


"J'ai.. perdu les eaux.. il y a une demi-heure environ.. La douleur.. est de plus en plus rapprochée.. et de plus en plus vive..." dit-elle en reprenant sa respiration.

La servante restée à son chevet lui épongea le front. Les cheveux de la princesse s'étaient défaits et ses boucles blondes s'éparpillaient sur les oreillers. Elle profitait pleinement des moments d'accalmie pour reprendre son souffle tout en attendant la prochaine vague de douleur. Sa main aux doigts fins était toujours crispée sur le drap comme un appui indispensable.

Il arrive, tout se présente bien. Bianca eut juste le temps de sourire et d'apprécier la nouvelle qu'un nouveau flot de souffrance lui tordit les entrailles la faisant se cambrer. Elle ne put cette fois retenir un gémissement plaintif de franchir ses lèvres, ce qu'elle avait réussi à retenir jusqu'ici.

La douleur s'en alla de nouveau, plus lentement cependant, prenant son temps et la laissant à bout de souffle. Bianca inspira profondément et rouvrit les yeux pour regarder Muzio. Oui, elle savait que cela pourrait durer longtemps, aussi elle hocha la tête à ses paroles.


"Oui.. je.. je serai prête.. quand il le faudra.." articula-t-elle.

La princesse redressa légèrement la tête pour boire un peu d'eau. Son front était en sueur et prouvait les efforts qu'elle faisait. Elle se cala de nouveau entre les coussins, s'apaisant temporairement.


"Maître, s'il vous plaît... promettez-moi de tout me dire, ne me cachez rien, si vous voyez que quelque chose ne va pas... je veux le savoir..." lui demanda-t-elle en le regardant dans les yeux.

Être tenue dans l'ignorance une nouvelle fois aurait été le pire des sentiments après l'humiliation et la honte qu'elle avait ressenties le mois dernier.
Revenir en haut Aller en bas
Muzio Barrozi
Médecin
Muzio Barrozi


Nombre de messages : 726
Date d'inscription : 14/05/2005

La Chambre de Bianca - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: La Chambre de Bianca   La Chambre de Bianca - Page 3 PerleDim 9 Déc - 16:39

Le regard brillant de la princesse attestait de sa volonté, et Muzio se surprit à penser que Bianca serait bien plus mère qu'épouse. Mais les pensées du médecin ne s'égaraient jamais longtemps quand c'était le temps de l'action. Il croisa le regard de Bianca tandis qu'elle lui demandait une entière transparence.

« Vous le saurez, je vous le promets. »

Il savait qu'il lui épargnerait les éventuels soucis qu'il aurait, mais il ne lui tairait rien d'important. De nouveau, il lui serra brièvement la main.

« Mais vous ne devez pas vous inquiéter inutilement. Je sais que vous craignez l'issue de cette grossesse un peu particulière, mais je vous répète que tout se présente normalement. Laissez-moi vos soucis et concentrez-vous sur ce que je vous dirai. »

Il se détourna un instant pour vérifier que ses ordres avaient été bien transmis, et se lava soigneusement les mains et les avant-bras. Il sortit de sa trousse quelques instruments qu'il prépara sur un linge au pied du lit. Puis Muzio palpa l'abdomen de Bianca, et approcha un oreiller qu'il installa sous son bassin, avec l'aide de l'une des servantes. La fermeté du ventre, la fréquence et la durée des contractions indiquaient que le vrai travail commençait.

Pendant les périodes de relatif repos, Muzio lui expliqua quand et comment respirer, sans la surcharger d'explications. Il lui adressait régulièrement un regard qu'il voulait rassurant:


« Ne pensez qu'à cet enfant qui arrive, et qu'à ce que je vous dis. Ne vous fatiguez pas déjà, c'est une épreuve sur la longueur... »

Et, en effet, le temps passa. Les minutes s'écoulaient, qui se ressemblaient tout en paraissant se rapprocher progressivement. Vint le moment où elles convergèrent.

« Prenez votre respiration profondément, maintenant. Vous commencerez à pousser à la prochaine contraction. »
Revenir en haut Aller en bas
Lucrezia di Lorio
Baronne - Ca'Adorasti
Lucrezia di Lorio


Nombre de messages : 43
Date d'inscription : 05/04/2007

La Chambre de Bianca - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: La Chambre de Bianca   La Chambre de Bianca - Page 3 PerleDim 9 Déc - 23:55

[La bibliothèque]

On entendit trois coups frappés distinctement à la porte, c'était Lucrezia qui ne se fit pas prier pour entrer d'un pas énergique dans la pièce confinée où était étendue Bianca. D'un regard, la jeune femme constata qu'elle arrivait à point nommé. Elle regretta seulement de ne pas avoir été renseignée plus tôt de l'état avancé du stade de la délivrance et ne se pria pas pour le signaler d'un regard navré dans la direction de Bianca.
Désormais son attention était dirigée uniquement sur la Princesse qu'elle découvrait en proie à un cruel effort. Elle tourna brièvement la tête en direction du médecin qu'elle salua d'un signe de la tête avant d'annoncer d'une voix calme ses intentions :


" Monsieur, je suis venue porter assistance à la Princesse..."

Son regard se reporta à nouveau sur Bianca dont le visage était marqué par les douleurs de l'enfantement. Elle aurait aimé ajouter "Si Madame le veut bien", mais c'était inutile en ces circonstances. Lucrezia n'aurait su trouver d'autres formules, il ne restait pas assez de temps pour se perdre dans la moindre négociation. Qu'il l'accepte ou non, le médecin serait forcé de souffrir sa présence dans la pièce. S'il craignait qu'elle montre le moindre signe de faiblesse, elle le rassurerait en temps et en heure. Lucrezia estimait ne pas avoir à justifier la nécessité d'une présence féminine et familière aux côtés de la jeune Bianca. Il ne faisait aucun doute qu'en sa qualité de médecin de famille, Maître Barrozi ne pouvait ignorer le caractère fragile de la jeune femme. Il se devait de comprendre l'importance que revêtait aux yeux de la Baronne le fait qu'elle se tienne auprès de la Princesse pendant qu'elle donnerait la vie.

Elle remonta légèrement le menton, et s'avança de sa démarche assurée vers Bianca dont elle se saisit de la main. Elle prit le relais sur l'une des servantes qui lui épongeait le front et se pencha à son oreille pour lui murmurer d'une voix rassurante, pleine d'encouragement :


" Bonjour Madame, c'est un plaisir de vous revoir. Si vous avez besoin de quoique se soit, n'hésitez pas. Commandez, vous serez exécutée..."

Disant cela, son pouce vint caresser le dos de la main qu'elle sentait crispée. Elle dévisagea alors le médecin et l'interrogea de ses yeux gris, l'enfant se présentait-il bien ?
Revenir en haut Aller en bas
Bianca Grazziano Adorasti
Princesse - Ca'Adorasti
Bianca Grazziano Adorasti


Nombre de messages : 310
Statut : Modo
Date d'inscription : 30/04/2005

La Chambre de Bianca - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: La Chambre de Bianca   La Chambre de Bianca - Page 3 PerleLun 10 Déc - 2:20

Bianca hocha la tête, reconnaissante qu'il lui promette de ne rien cacher sur le déroulement des évènements. Son regard se porta sur la double porte menant à son petit salon. C'était la seconde fois en un mois qu'elle se retrouvait là, allongée sur son lit tandis que son époux et son frère se retrouvaient en tête à tête dans la pièce adjacente. Les deux princes antagonistes réunis dans une même pièce... pour elle... ou à cause d'elle, peut importait, cela revenait au même résultat.

C'est la pression légère de la main de Muzio sur la sienne qui lui fit reprendre contact avec l'instant présent. Bianca tourna les yeux vers lui et lui sourit. Il la rassurait, elle en avait besoin et Bianca plaçait toute sa confiance en lui. De toutes les fois qu'il était venu lui rendre visite durant le mois écoulé, Bianca avait sans conteste apprécié le professionnalisme dont il faisait preuve ainsi que sa douceur et son efficacité.

Elle ferait donc comme il lui conseillait, laisser de côté ses inquiétudes et s'en remettre à lui pour uniquement se concentrer sur le travail qu'elle devait effectuer.


"Je crois.. qu'il me sera tout de même difficile de ne point m'inquiéter du tout." dit-elle avec une pointe d'humour de sa voix essoufflée.

"Je suppose.. que peu de femmes sont parfaitement décontractées et.. en confiance lors de leurs premières couches, je me trompe ?" ajouta-t-elle en le regardant de nouveau.

Alors qu'il se lavait les mains, la princesse se crispa de nouveau et laissa échapper un cri étouffé. La douleur devenait de plus en plus violente et Bianca sentait le besoin de pousser comme si cela allait soulager la douleur plus rapidement. Cependant le médecin lui conseilla clairement de ne pas se fatiguer car le moment n'était pas encore propice.

Bianca ne sut dire alors combien de minutes s'écoulèrent, probablement beaucoup, enchaînant douleurs, périodes de soulagement de plus en plus courtes et essoufflements. La princesse s'évertuait à suivre les conseils de Maître Barozzi concernant sa respiration. Lorsqu'elle n'avait pas les yeux fermés, son regard était en permanence posé sur le médecin à l'affût du moindre indice, du moindre conseil supplémentaire.

Il lui semblait que plus le temps passait, plus ses forces la quittaient et pourtant, le plus dur était à venir et elle devait prendre sur elle, elle le savait. Comme l'avait dit le médecin, elle ne pensait qu'à l'enfant, son confort, sa fatigue, tout cela n'avait pas d'importance.

Haletant d'une énième contraction qui venait de se calmer, la tête posée sur l'oreiller, le front en sueur rapidement rafraîchi par la servante, Bianca avait les yeux fermés quand on frappa à la porte. La princesse rouvrit les yeux et aperçut le visage gracieux et fier de sa dame d'honneur. Elle tendit la main vers elle comme une invitation à s'approcher et murmura dans un souffle, un sourire fatigué aux lèvres.


"Lucrezia, vous êtes revenue..."

La baronne prit la place de la servante qui était restée à ses côtés depuis plus d'une heure. Bianca serra sa main, heureuse qu'elle ait pu venir la soutenir.

"Vous êtes ici, cela me convient pour l'instant..." la rassura-t-elle pour répondre à sa demande.

Ainsi encadrée de deux personnes de confiance, Bianca se sentait d'autant plus le courage de poursuivre ses efforts. Aussi, quand Muzio lui annonça enfin qu'elle était libre de pousser à la prochaine contraction, la princesse acquiesça et se prépara en reprenant pleinement sa respiration.

La douleur ne se fit pas attendre longtemps. Serrant la main de Lucrezia, la princesse se retrouva presque assise dans son lit sous l'effort colossal qu'elle déployait. Cela se reproduisit une fois, puis deux... de nombreuses fois. La douleur lui emplissait la tête mais son objectif restait clair, ses cris, qu'elle ne retenait plus, résonnaient dans la chambre. Epuisée, Bianca pria pour que sa délivrance ne soit plus très lointaine.
Revenir en haut Aller en bas
Muzio Barrozi
Médecin
Muzio Barrozi


Nombre de messages : 726
Date d'inscription : 14/05/2005

La Chambre de Bianca - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: La Chambre de Bianca   La Chambre de Bianca - Page 3 PerleVen 14 Déc - 0:34

Alors que le moment était pour lui à l'attention, pour Bianca à l'effort, Muzio eut la désagréable surprise de voir la porte s'ouvrir et une dame rentrer. Il s'apprêta à lui demander de repartir par le même chemin, mais il constata vite que la présence de la nouvelle venue apaisait la princesse. Aussi accueillit-il la jeune femme d'un signe de tête.

Puis le temps se divisa en poussées rapprochées. Il ne parlait plus sauf pour rappeler de temps en temps à Bianca de respirer ou pour lui annoncer l'avancée des choses. Bientôt Muzio aperçut la tête de l'enfant. Patiemment, surveillant l'état de Bianca, le médecin s'appliqua tout à la fois à ralentir le passage délicat et à l'aider. Le temps passait, les cris de la princesse emplissait ses oreilles et son propre front luisait de sueur. Enfin, la tête entière fut dégagée. Muzio respira un bon coup, conseilla à Bianca d'en faire autant, et ils entreprirent le passage des épaules.

Lorsque l'enfant fut entre ses mains, Muzio ressentit, comme toujours dans ces moments-là, un mélange de fierté, de bonheur et de crainte. Fierté, parce que la mère vivait. Bonheur, parce qu'une nouvelle vie sur terre était pour lui comme une lueur d'espoir supplémentaire. Crainte, parce qu'il ne savait pas si le nouveau-né vivrait.


« C'est une fille, Madame ! »

Mais... La portion de crainte de son mélange prit de l'avance sur les autres. L'enfant ne criait pas.

Le médecin cacha la majeure partie de son inquiétude mais se rappela sa promesse. Après un coup d'oeil à la princesse, à son regard brûlant au milieu du visage épuisé, il indiqua brièvement:


« Elle ne respire pas. Je vais faire mon possible. Buvez. »

Il enveloppa l'enfant dans un linge, la frictionna doucement. Il lui sembla que les minuscules poings se contractèrent, et il continua quelques secondes. Puis il emmena le bébé et l'immergea dans le baquet d'eau froide. Après quelques instants, il le plongea dans l'eau chaude, et alterna ces bains tout en continuant à frotter doucement la poitrine et en introduisant régulièrement un doigt dans la bouche de l'enfant. Soudain, le bébé toussota, parut hésiter... Puis cria.

En réalité, les soins n'avaient pas duré longtemps, mais les secondes avaient paru interminables, le temps suspendu. Lorsque Muzio souleva l'enfant hurlant, il avait un sourire radieux.


« Elle vit ! Elle vit ! »

Muzio eut un rire heureux.
Il entoura le nourrisson d'un linge blanc, et vint le déposer sur le ventre de sa mère. La petite héritière Adorasti avait les cheveux noirs de son père et les yeux clairs de sa mère. Peut-être était-ce à cause de ce curieux mélange qu'elle avait hésité à vivre.
Revenir en haut Aller en bas
Lucrezia di Lorio
Baronne - Ca'Adorasti
Lucrezia di Lorio


Nombre de messages : 43
Date d'inscription : 05/04/2007

La Chambre de Bianca - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: La Chambre de Bianca   La Chambre de Bianca - Page 3 PerleVen 14 Déc - 5:59

Lucrezia s’était penchée au dessus de Bianca, concentrée sur sa volonté de l’accompagner dans ce difficile exercice. Sa main ne quittant pas celle de la jeune femme, elle se plaça à sa hauteur pour être au plus près et assurer à chaque instant son soutien. Tandis que s’écoulaient les pénibles minutes, elle risquait parfois un regard dans la direction du médecin, guettant sur son visage concentré les signes du bon déroulement des opérations. Elle avait confiance, Bianca était docile et s’exécutait exactement selon les termes du Maître. Toutefois lorsque les cris redoublèrent d’intensité, et qu’elle vit la Princesse céder à l’expression de sa douleur, elle se rapprocha davantage. Elle lui dit doucement : « Cela sera bientôt terminé… » Dès lors, pas une seconde elle ne quitta de son regard profond et concentré le profil de la jeune femme, elle lui glissait par moment de sa voix grave et pleine d’assurance : « Doucement Madame, ne vous inquiétez-pas, il vient, ne vous affolez-pas, la douleur est normale, comme cela c’est bien, soufflez, voilà, regardez-moi, je suis avec vous, tout va bien… » Elle sentait l’étreinte d’une main moite contre la sienne se resserrer à mesure que le corps gracile se tendait aux prises de ce terrible effort.

On arrivait au terme de la délivrance, elle épongea une fois de plus le front brûlant:
« Allez y, soufflez Bianca, pour la dernière fois… » Répéta-t-elle à la suite du médecin avec ce même ton confiant plein de délicatesse. Lorsque retentit le dernier cri, Lucrezia retira le linge du front de la jeune femme et s’écarta un peu pour la laisser respirer à son aise, puis elle fit jouer les pans de son éventail et l’agita afin de lui donner un peu d’air. Son autre main gardait prisonnière celle de la Princesse qu’elle serra à son tour. Un sourire tendre s’était dessiné sur les lèvres de Lucrezia qui posa sur la jeune mère un regard réjoui :

« Je vous adresse mes plus sincères félicitations, Bianca, vous avez été d’un courage exemplaire ! »

S’assurant que la jeune femme n’était pas défaillante, Lucrezia consentit à tourner son visage en la direction du médecin qu’elle s’attendait à voir porter, triomphant, le nouveau né. Mais le silence cruel qui s’installa, en lieu et place de l’effusion joyeuse qu’elle s’était figurée, s’abattit comme un rideau glacé sur son enthousiasme. Se pouvait-il que l’enfant n’ait pas survécu ? Certes, la baronne avait été forcée d’y penser par le passé. C’était une éventualité à laquelle il fallait toujours se préparer lorsque les couches étaient imminentes. Cependant, après être restée ainsi au chevet de la Princesse souffrante, à l’encourager et à lui promettre un proche apaisement, la raison de Lucrezia s’égarait quelque part entre ses scrupules et la folle espérance qui s’imposait. Bianca serait-elle à son tour victime de l’injustice qui avait privé tant d’autres mères avant elle? Cette pensée fugitive la ramena brutalement au sens de ses priorités. Avant l’abattement, l’espoir. Alors qu’elle voyait le médecin emporter avec lui le petit corps inanimé, elle se tourna aussitôt vers la Princesse et ses yeux vinrent trouver ceux de l’épouse d’Elio. Elle serra la main contre son cœur et dit d’une voix maîtrisée qui raisonna étrangement dans le silence tendu :

« Ne craignez rien, Maître Barrozi est au chevet de votre fille, il prend soin d’elle… »

Combien de temps faudrait-il supporter cette attente déjà insoutenable ? Chaque seconde s’abattait avec la cruauté d’un couperet dans la moiteur de la pièce confinée. Lucrezia dut se faire violence et résista à la tentation de tourner la tête et de s’informer de l’avancée des soins, elle restait avant tout la dame d’honneur de Bianca et honorerait sa position quelques soient les conditions. Elle ne laissa aucune place à l'inquiétude de son vis-à-vis et dit d'un ton qui la persuadait elle-même de ses propos: « Bianca, regardez-moi... L’enfant n’est pas… » Un cri soudain, et le soulagement intense d’une mère.

Imperceptiblement, la tension qui l’habitait sembla éclater comme une bulle de savon. Restée maîtresse des apparences, rien n'avait trahit sa peur, aucune ombre d’un quelconque effroi n’était venue se loger sur le visage aux traits fins. Elle n’avait pas failli. Une dernière fois elle serra les doigts de la Princesse avant de se dégager tout en douceur alors que le Médecin contournait le lit et venait placer l’enfant sur le ventre de sa mère. Lucrezia releva la tête et lui adressa un regard tendre :


« Je vous quitte un moment. Je m’en vais quérir votre époux ainsi que Monsieur votre frère. Reposez-vous, vous l’avez amplement mérité… » Dans un soupir éloquent, elle dit à mi-voix : « Bianca, vous êtes mère ! »

Après s’être assurée qu’une servante prendrait le relais sur ses soins auprès de la jeune femme, la baronne marcha d’un pas impérieux jusqu’à la porte qui menait au salon dont elle actionna les battants fermés. Au-delà se trouvaient deux hommes qui attendaient probablement ce moment comme on attend la pluie. Aussi, la jeune femme s’exécuta avec rapidité et son regard embrassa les deux Princes. Il était temps de mettre fin à leurs attentes. Sans nul doute ils avaient entendu les cris de l’enfant, mais ils ne pouvaient savoir pour Bianca. Ce fut un sourire plein de grâce qu’elle adressa à Elio en s’inclinant respectueusement avant de faire de même face au Prince di Grazziano : « Messieurs, je vous en prie…. » Et dans un geste élégant elle s’écarta pour leur laisser le passage. Ses grands yeux sombres s'attardèrent sur son ami. Le tableau qu'elle se figura s'annonçait charmant. Grazziano et Adorasti, bientôt réunis autour du divin enfant, quoi de plus touchant ? Ironisa-t-elle de sa position.
Mais avant toute autre considération, une seule s'imposa à son esprit : Elio, tout jeune père, sur le point d'être confronté à sa descendance, son enfant, sa fille... Jusqu’à ce moment précis, les émotions de Lucrezia avaient été refoulées au profit du masque de la contenance, désormais elle ne pouvait nier l’émotion que provoquait chez elle pareil tableau. Profitant du couvert de son éventail, elle se ressaisit aussitôt et tourna un visage ému en direction du lit en demandant à mi-voix aux servantes de s’activer pour le confort de la Princesse.
Revenir en haut Aller en bas
Bianca Grazziano Adorasti
Princesse - Ca'Adorasti
Bianca Grazziano Adorasti


Nombre de messages : 310
Statut : Modo
Date d'inscription : 30/04/2005

La Chambre de Bianca - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: La Chambre de Bianca   La Chambre de Bianca - Page 3 PerleDim 16 Déc - 3:28

Le temps semblait s'étirer, s'allonger pour écouler ses minutes le plus lentement possible. Pourtant, plus ses forces faiblissaient, plus sa volonté augmentait et c'est sans relâche que la princesse continuait ses efforts. La main de sa dame d'honneur serrée dans la sienne, elle suivait à la lettre les conseils de Maître Barozzi et écoutait les encouragements de Lucrezia.

Quand le médecin lui expliqua que la tête du bébé était passée, Bianca reposa sa tête dans les oreillers, exténuée. Sa poitrine s'abaissait et se soulevait rapidement afin de récupérer le souffle dont elle aurait besoin pour la suite. Le linge frais sur son front lui fit du bien et dès lors qu'elle eut récupéré sa respiration, la princesse entreprit un dernier effort avec le soutien de Lucrezia et les recommandations de Muzio.

En un instant, tout fut terminé. Bianca réalisa alors toute la valeur du mot "délivrance" et se laissa retomber dans les oreillers, les yeux mi-clos, essoufflée et le visage en sueur. Une fille, il venait de lui dire que c'était une fille. Bianca rouvrit les yeux et un sourire vint réchauffer son visage fatigué.

La jeune femme apprécia l'air rafraîchissant que lui offrit Lucrezia mais n'entendit pas ses félicitations. Les félicitations lui importaient peu en ce moment car le son qu'elle attendait avec impatience ne venait pas. Son regard se tourna de nouveau vers le médecin. Celui-ci ne souriait pas et lui annonça, comme elle le lui avait demandé deux heures plus tôt, que quelque chose n'allait pas.

La princesse posa ses doigts sur ses lèvres et son front se plissa sous ses boucles en désordre. Elle repoussa brusquement le verre d'eau qu'on lui tendait tandis que la voix de sa dame d'honneur qui tentait de la rassurer lui parut terriblement lointaine. Il sembla que plus aucun son ne voulut alors l'atteindre si ce n'était les cris de nourrisson qu'elle attendait.


"Pitié..." murmura-t-elle, un noeud dans la gorge. Etait-ce là sa punition de n'avoir reconnu sa grossesse que si tardivement ? Allait-on la priver de son enfant pour cela ?

Les yeux rivés sur le médecin, observant chaque geste, Bianca ne voyait rien d'autre que ce petit être tenu par deux mains aussi grandes qu'elle. Si silencieux. Puis, comme les couches qui avaient duré autant de temps pour se terminer si rapidement, l'angoisse s'envola en un instant lorsque les pleurs du nouveau-né emplirent la pièce et annonçaient que tout irait bien. Bianca ne put retenir les larmes qu’elle avait gardées pour elle jusqu’ici. La fatigue accumulée, cette effroyable attente du premier cri combinée à l’émotion étaient venus à bout de sa discrétion habituelle concernant la démonstration de ses sentiments.

Elle se reprit tout de même et accueillit dans ses bras son enfant entouré d’un linge. Elle attrapa au passage la main de Muzio et la serra un instant pour le remercier de tout ce qu’il avait fait pour elle et son enfant, mais aussi pour avoir tenu sa promesse et ne rien lui avoir caché. Le regard clair de Bianca se posa sur le minuscule visage tandis que son index vint glisser sur sa joue. Le moment était tellement privilégié que la princesse ne fit plus attention à son entourage, ni à Lucrezia, ni à Muzio ni aux servantes qui l’entouraient pour lui donner une rapide toilette afin qu’elle soit présentable. Approchant ses lèvres, Bianca vint les poser sur le front de sa fille et ferma les yeux. C’était l’aboutissement le plus concret qu’elle avait ressenti jusqu’alors depuis plus d’un mois.

L’environnement de la princesse sembla redevenir palpable autour d’elle. Lucrezia était passée dans la pièce à côté pour prévenir les deux hommes et Bianca les attendit en observant d’un air amusé les cheveux noirs qui couronnaient la petite tête. Quand elle vit son époux entrer dans la pièce, Bianca lui sourit et hocha la tête pour lui faire comprendre que tout allait bien. Elle attendit qu’il s’approche plus près et repoussa lentement du doigt le linge blanc qui cachait la joue de l’enfant. Relevant les yeux vers Elio, elle lui annonça d’une voix basse mais claire et audible pour toutes les personnes se trouvant dans la chambre.


"Elio, laissez-moi vous présenter.. votre fille..." commença-t-elle avant de rebaisser les yeux vers le bébé.

"… Athénaïs Carmela Maria Amélia Adorasti."
Revenir en haut Aller en bas
Elio Lacryma Adorasti
Prince - Ca'Adorasti
Elio Lacryma Adorasti


Nombre de messages : 753
Statut : Admin
Date d'inscription : 14/04/2005

La Chambre de Bianca - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: La Chambre de Bianca   La Chambre de Bianca - Page 3 PerleVen 4 Jan - 23:35

Elio s'était avancé dans la pièce avec une pointe d'anxiété. Mais le visage serein de Maître Barrozi, les sourires des servantes immobiles près de la porte, le visage rayonnant de Lucrezia avaient chassé l'appréhension.
La parure du lit était bien tirée, aucun linge souillé ne venait heurter le regard.
N'eut été le front en sueur du médecin et la paleur de la Princesse, on n'aurait rien pu soupçonné de la bataille qui venait d'être livrée.

La jeune femme était souriante, le hochement de tête qu'elle eut pour l'inciter à venir à son chevet écarta l'hésitation et le Prince s'approcha d'un pas un peu raidi.
Le regard d'ambre hésita encore avant de se poser sur l'enfant emmailloté de blanc. Elio tendit la main et écarta le linge pour découvrir l'enfant totalement. Une étrange gêne, une timidité soudaine l'empêchait de bien voir et surtout de toucher le nourrisson. Les yeux flamboyants, il ne pouvait se repaître du spectacle de l'enfant. Chaque parcelle de peau rougie, les mains qui s'agitaient, le nez minuscule qui se fronçait, Dieu, tout ceci était-il réellement son oeuvre ? Il replaça le linge, les doigts mal assurés.

Les mots de Bianca percèrent l'émoi qui troublait son esprit et il eut un sourire qui découvrit la nacre de ses dents.

Une fille. Il respira profondément. Une fille.
Pas un héritier qu'il lui faudrait éduquer avec rigueur.
Non, une fille. Sa fille. Qu'il serait libre d'aimer et de chérir autant qu'il lui plairait.
Athénaïs, que rien ne viendrait contraindre jamais.

Ce fut un murmure rauque qui franchit ses lèvres palies
.

"Je vous remercie, Madame, vous ne pouviez me faire un plus beau cadeau."

Il se pencha et déposa un baiser sur le front de la jeune femme, sa main effleurant un très court instant la main posée sur le drap.

"Nous donnerons une fête pour vos relevailles, Bianca. Venise entière se doit d'honorer comme il se doit la mère de mon enfant."

Il se redressa mais son regard ne quittait pas l'enfant et il savait déjà que jamais il ne pourrait s'en détacher.
Revenir en haut Aller en bas
Samuele di Grazziano
Prince - Ca'Grazziano
Samuele di Grazziano


Nombre de messages : 48
Statut : Admin
Date d'inscription : 18/10/2007

La Chambre de Bianca - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: La Chambre de Bianca   La Chambre de Bianca - Page 3 PerleSam 5 Jan - 0:32

Samuele s’arrêta auprès des servants rassemblés à la porte. Il ne comptait pas se manifester davantage, se contentant d’observer avec amusement la réaction de son beau-frère, et avec compassion le visage de sa sœur où la fatigue transperçait encore. Il croisa les bras, forçant le sourire. Après tout, pourquoi être mécontent ? Ses parents avaient imposé un mari à Bianca, qu’elle était libre d’aimer ou non, mais cette petite fille… Elle l’aimerait forcément, enfant qui se trouvait désormais hors des querelles familiales et autres stupides joyeusetés.
Ceci étant, il lui sembla que se retirer pour laisser les deux époux était plus raisonnable, aussi, après avoir attendu le silence, il s’avança légèrement et s’inclina :


« Félicitations, Bianca. J’espère de tout mon cœur que toi et ton enfant vous porterez bien. Tu feras assurément une excellente mère. »

Il ne s’approcha pas pour l’embrasser, un simple sourire d’encouragement, qui lui assurait qu’il serait toujours présent.

« Quant à vous, Monsieur mon Beau-frère, il se tourna vers Elio, quelque chose me pousse à croire que vous saurez également remplir votre rôle de Père à merveille. Je vous félicite. »

Puis, il déclara avant de reculer :

« Et naturellement, je ne manquerais pour rien au monde cette fête en l'honneur de ma soeur. Mesdames, Messieurs… »

Un bref salut, et il fit volte-face, quittant la pièce, peut-être un peu brusquement, mais il n’avait pu rester plus longtemps. On vint lui apporter son manteau et son tricorne, qu’il enfila après avoir mis ses gants, et sortit du palais Adorasti. Cependant, alors qu’il avait l’intention de regagner la Ca’Grazziano, il reconnut l’un de ses gens venu à lui pour lui remettre un billet. Après lecture, un sourire se dessina sur ses lèvres : le programme venait de changer.

[Maison du Négociant en épices]
Revenir en haut Aller en bas
Muzio Barrozi
Médecin
Muzio Barrozi


Nombre de messages : 726
Date d'inscription : 14/05/2005

La Chambre de Bianca - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: La Chambre de Bianca   La Chambre de Bianca - Page 3 PerleDim 6 Jan - 0:17

Muzio était resté non loin du lit, un peu en retrait. Il aurait été difficile de soutenir qu'il n'avait pas été ému en assistant à la présentation de l'enfant à son père, par sa mère. Oui le médecin avait senti son coeur se serrer en observant le Prince. Un instant il avait retrouvé l'être fragile et sensible qu'il avait soigné Calle Galante. Un instant. Car déjà Elio parlait de fête, de Venise, de prestige. En effet si Muzio avait seulement aidé ces dernières heures une femme et son enfant, maintenant il s'agissait de nouveau d'une Princesse et d'une descendance de renom.

Athénaïs Carmela Maria Amélia Adorasti... Le regard du médecin se porta encore sur le visage rose du bébé. Qu'est-ce que la vie lui réservait ? Avait-elle hérité de l'implacabilité de son père, de sa personnalité complexe et de ses faiblesses cachées ? De la beauté, du courage, de la délicatesse de sa mère ?

La sortie du Prince Samuele ramena Muzio à des pensées plus concrètes. Il avait eu le temps de s'assurer discrètement de la santé de Bianca et d'Athénaïs et de rassembler ses instruments, et il estima préférable de se retirer à son tour.

Il avança d'un pas et adressa un sourire rayonnant à Bianca, dans lequel on lisait tout à la fois la joie qu'il ressentait et la reconnaissance du courage maternel. Elio eut également droit à une part de l'enthousiasme contenu du médecin.


« Permettez-moi Monsieur de vous adresser mes plus sincères félicitations, à vous et à votre épouse qui a montré la plus grande vaillance, et de souhaiter le meilleur à cette enfant. »

Il laissa planer ses voeux de bonheur au-dessus d'Athénaïs, tels ceux de la bonne fée penchée au-dessus du berceau... Puis revint aux aspects plus pratiques.

« Madame la Princesse et sa fille se portent bien. » Il se tourna vers Bianca. « Je vous conseille naturellement de prendre du repos et de bien vous alimenter. Mais vous avez sans doute nombre de dames de bon conseil dans votre entourage, aussi je ne m'éternise pas. Avec votre permission je passerai demain voir notre nouveau-née... » Il rosit, se reprit: «... je veux dire Mademoiselle votre fille. Faites-moi appeler au moindre tracas. »

Il avait conscience d'avoir trop parlé aux parents dont le regard ne quittait guère le nourrisson. Il se contenta de sourire - il lui fallait toujours un certain temps pour quitter cet état de béatitude - et de jeter un coup d'oeil à Lucrezia qui prendrait sans doute les choses en main.

Muzio salua les trois - pardon, quatre - aristocrates et adressa un signe amical aux servantes qui l'avaient secondé.


« Je vous souhaite une excellente soirée... » ajouta-t-il assez inutilement avant de franchir la porte.

[Calle Trevisi – La Maison d’Ariela Accorti – Etage inférieur – Salon]


Dernière édition par le Sam 12 Jan - 16:45, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Lucrezia di Lorio
Baronne - Ca'Adorasti
Lucrezia di Lorio


Nombre de messages : 43
Date d'inscription : 05/04/2007

La Chambre de Bianca - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: La Chambre de Bianca   La Chambre de Bianca - Page 3 PerleMar 8 Jan - 3:10

Légèrement en retrait, Lucrezia pouvait observer les gestes du Prince à mesure qu’il approchait de son épouse alitée. La scène poignante qui se déroulait sous ses yeux complices lui serra le cœur, la jeune femme accompagnait Elio dans sa démarche.

Elle ressentit cette grisante pointe d’appréhension lorsqu’il se pencha au dessus de l’enfant, sentant sa poitrine se soulever plus vite au rythme des battements de son coeur. D’un œil attentif elle suivit le subtil changement d’attitude de son ami lorsque retentit le beau prénom de sa fille. Lucrezia n’avait aucune prétention, seulement elle connaissait suffisamment Elio pour déceler dans son sourire l’emprunte d’un émouvant soulagement. Elle se surprit elle-même à retrousser les lèvres, elle agita de nouveau son éventail d’une main mal maîtrisée.

Elle ne prêta qu’une attention modérée au médecin qui s’agitait de nouveau auprès de ses deux patientes, ses deux yeux noisettes toujours rivés sur son ami, elle lui accorda néanmoins un battement de paupière courtois lorsqu’il quitta la chambre. Lucrezia lui était reconnaissante du sérieux avec lequel il avait su traiter lors de la délivrance.

Lorsqu’elle prit conscience qu’elle était seule en présence d’Elio et de Bianca, la fille du Baron s’éclaircit doucement la gorge afin de ne pas briser l’harmonie qui régnait désormais dans la pièce :


« Princesse, recevez encore toutes mes félicitations ! Sachez que le tout Venise se réjouit déjà de l’arrivée de la belle Athénaïs ! Je viendrai à votre chevet lorsque je vous saurai reposée, ne vous épuisez pas trop à admirer la divine enfant… »

Un sourire plein de chaleur accompagna ses propos. Elle tourna alors ses boucles auburn en la direction de son fidèle ami et lui adressa un regard éloquent, avant de continuer à l’adresse du couple princier :

« Ce fut un honneur pour moi que d’avoir assisté à cette heureuse naissance ! Je vous laisse tous-deux recouvrer vos esprits… » Sur ces paroles pleines de tendresse, la jeune femme tourna les talons après s’être inclinée respectueusement et quitta les lieux après un dernier regard en la direction des heureux parents.

[Le grand salon]
Revenir en haut Aller en bas
Bianca Grazziano Adorasti
Princesse - Ca'Adorasti
Bianca Grazziano Adorasti


Nombre de messages : 310
Statut : Modo
Date d'inscription : 30/04/2005

La Chambre de Bianca - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: La Chambre de Bianca   La Chambre de Bianca - Page 3 PerleLun 14 Jan - 0:46

Le pas hésitant et un peu raide d'Elio, ses gestes mal assurés avaient une signification et une valeur particulières aux yeux de Bianca qui eut un élan d'affection pour son époux. A la façon impeccable dont il tenait sa Maison, jamais Bianca n'avait douté qu'il ferait un bon père et si les affaires devaient être menées rigoureusement et sans hésitation, il ne devait pas en être de même pour gérer cette première rencontre avec son enfant.

C'est pourquoi la distance que s'imposa son frère la heurta. Celui-ci c'était simplement acquitté des félicitations d'usage avant de se retirer... sans s'être approché d'elle, mais surtout sans avoir pris la peine de venir voir sa nièce de plus près. La princesse ne laissa rien transparaître de sa contrariété et se promit de reparler de ça avec son frère, un autre jour. Pour une fois qu'elle se sentait apaisée en présence de son époux, elle ne laisserait rien gâcher de ce moment.

La joie, voire le soulagement d'Elio lorsqu'elle lui révéla le sexe de l'enfant la fit sourire paisiblement. Encore une fois, et contrairement à sa dame d'honneur, jamais elle ne s'était inquiétée des sentiments d'Elio par rapport à cela. D'ailleurs, ne lui avait-il pas dit lui-même quelques heures auparavant ? Quelque soit le sexe de l'enfant, il serait bien accueilli. Elle savait qu'Elio n'était pas de ceux pour qui avoir une fille était une déception. S'il lui était arrivé de qualifier son époux de glacial, il lui aurait fallu être sotte pour nier le respect qu'il avait pour son entourage, elle compris.

Quand il la remercia pour ce "cadeau" qu'elle lui avait donné, Bianca sourit puis ferma doucement les yeux alors qu'il venait déposer un baiser sur son front. Le contact fugitif de sa main sur la sienne lui fit réaliser à quel point son testament était loin. Quelque chose était différent désormais. Si jusqu'à présent rien ne l'attachait à Venise, au palais, aux Adorasti et même à son époux, Athénaïs était désormais le point de ralliement de tout cela et Bianca ne pouvait ignorer alors la fierté de sa position qu'elle ressentait à présent comme pour la première fois.


"C'est moi qui vous remercie, Elio." répondit-elle simplement. "Votre joie me comble plus que je ne saurais l'exprimer."

L'annonce de la fête qu'il voulait donner à son intention la flatta. Aussi hocha-t-elle la tête en souriant pour le remercier et ajouta.

"Ce sera un honneur de présenter notre princesse à tout Venise, il me tarde d'exposer aux gens notre fierté."

Rebaissant les yeux sur sa fille, elle la vit entourer son index de ses petits doigts roses et s'y agripper. Bianca releva la tête pour adresser un sourire au médecin qui les félicita et lui donna quelques recommandations.

"Je vous remercie pour votre soutien et votre aide, Maître. Nous nous verrons demain." dit-elle en le saluant d'un signe de tête.

Bianca renouvela ses remerciements envers sa dame d'honneur qui les félicitait à son tour. La princesse avait particulièrement apprécié le soutien de Lucrezia durant le dur travail des dernières heures.

Ils furent seuls, eux trois. Les servantes étaient également sorties après avoir compris le signe de tête que leur avait adressé Bianca. La chambre avait retrouvé son calme et le silence à peine perturbé par quelques gazouillis de nourrisson. Les yeux clairs de Bianca se posèrent sur le visage d'Elio et un sourire amusé étira ses lèvres pâles.


"Si petite et déjà tout le portrait de son père, regardez ses cheveux. Il ne fait aucun doute qu'ils ne viennent pas de mon côté." fit-elle remarquer, le ton amusé avant de venir caresser du bout des doigts le crâne recouvert de fins cheveux noirs.
"Désirez-vous la porter un peu ?" lui proposa-t-elle en lui présentant l'enfant de manière à ce qu'il puisse la prendre aisément.

Bianca savoura de longs instants ce moment d'intense sérénité, appréciant autant la visage de sa fille que celui de son époux qui ne la lâchait pas des yeux. Ce n'est que quelques minutes plus tard qu'elle rompit le silence en déclarant d'une voix calme et basse.


"Je tâcherai d'être une bonne mère... mais également une meilleure épouse."
Revenir en haut Aller en bas
Elio Lacryma Adorasti
Prince - Ca'Adorasti
Elio Lacryma Adorasti


Nombre de messages : 753
Statut : Admin
Date d'inscription : 14/04/2005

La Chambre de Bianca - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: La Chambre de Bianca   La Chambre de Bianca - Page 3 PerleJeu 24 Jan - 4:17

Elio accueillit les félicitations de tous avec grâce, il souriait aux uns et aux autres, mais son esprit était ailleurs, il ne les vit pas se retirer. Déjà, il se projetait dans le futur. Il voyait passer devant ses yeux les moments de bonheur à venir. Comment la naissance d'un enfant pouvait-elle faire reculer à ce point les menaces ? Il n'en savait rien, ne voulait en cet instant réfléchir à rien.

Bianca souriait aussi, visiblement soulagée de l'accueil qu'il avait réservé à l'enfant. Il la trouva pale et l'oeil cerné
.

"Vous devriez vous reposer, Madame. Il ne serait pas bon que vous vous fatiguiez plus que nécessaire, d'autant que sous peu, il va vous falloir supporter le défilé de tous ceux qui voudront vous présenter leurs compliments."

Le Prince souleva avec précaution le nourrisson qu'on lui tendait et s'approcha de la fenêtre baignée de soleil. Il n'en sentait pas le poids et eut la crainte qu'il ne glisse, ne lui échappe et assura sa prise. Le regard attentif, il examina la petite chose au visage rougi, serrée dans ses langes, qui le fixait en agitant les mains. Il approcha son visage, huma son odeur particulière, la reconnaissant comme sienne à la manière d'un animal. Ses yeux agrandis paraissaient ne pouvoir se repaître de la vision de l'enfant. Les boucles étaient bien aussi noires que celles qui croulaient sur son propre col, les ongles minuscules griffaient sa main en s'accrochant dans la dentelle de sa manchette. Il revint près du lit et sourit en rendant l'enfant à sa mère.

"Elle aura sans doute nombre de qualités qui vous sont propres, Madame."

Il fixa son regard de feu sur son épouse, les mots qu'elle venait de prononcer avaient été longtemps attendus et en cet instant précis, il ne doutait pas de l'intention qu'ils exprimaient.

"Je suis certain qu'être mère changera beaucoup de choses dans votre vie, dans votre façon d'appréhender vos devoirs. Et je ne doute pas un instant que cela aille vers le mieux."

Quelques coups discrets frappés à la porte lui firent tourner la tête. La nourrice avait été prévenue et se présentait déjà, un peu rouge d'avoir été pressée. Elle plongea dans une révérence maladroite, ce qui laissa le temps au Prince de détailler sa mise. Elle semblait propre, coiffe empesée et tablier éclatant de blancheur, nul doute qu'on y avait veillé. Il avait oublié son nom, c'était sans importance. S'étant redressée, elle attendait les ordres. Cela était du domaine de Bianca, il n'interviendrait pas. La nurserie était installée, les ordres étaient déjà donnés de ne jamais laisser l'enfant sans surveillance. Il avait fait ce qu'il fallait pour que la sécurité de sa fille soit assurée.

"Je vais vous laisser donner vos instructions la nourrice à présent, cela relève de votre compétence, non de la mienne. Je fais prévenir le Padre Chiaramonti, ni vous ni l'enfant ne sauriez vous passer de sa bénédiction."

Il s'inclina et gagna la porte, arrivé là il se retourna avant de sortir
.

"Portez-vous bien, Madame, je vous visiterai plus tard dans la soirée, si vous le permettez."

[Le Rialto - La Maison du Peintre]
Revenir en haut Aller en bas
Heide von Wurkenholf
Cantatrice - Ca'Adorasti
Heide von Wurkenholf


Nombre de messages : 6
Date d'inscription : 26/01/2008

La Chambre de Bianca - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: La Chambre de Bianca   La Chambre de Bianca - Page 3 PerleSam 26 Jan - 12:09

[Premier post]

"Et là je lui dit: Il a bon dos mon ut! AAAAHAHAHAHAHA!"

Ces mots à l'accent terrible, fleurant bon la charcuterie, furent les premiers à être prononcés par une dame pour le moins particulière, alors qu'elle arrivait devant l'entrée du palais côté canal, sur une gondole lourdement chargée, le petit homme guidant l'embarcation semblant être relativement insensible aux charmes mysterieux de l'humour de contrées plus septentrionales, mais se forçant néanmoins, par bienséance.

Se voyant indiquer que cet endroit était le bon, la dame se retourna, le bas de sa robe majoritairement vert sombre et le haut de sa poitrine majoritaire tout court arrivant un quart de temps plus tard, alors que déjà, sa voix au moins aussi puissante qu'elle n'était haut perchée s'exclama un franc:


"Wunderbach! C'est merveille! Très jolie maison ça, très très. Oooh. Bien, merci beaucoup pour le transport monsieur, c'était très sympathique! Je suppose que des gens vont aider pour décharger les bagages. Ouuuhouuu, leeees geeeeens!"

S'exclama-t-elle sans transition après avoir toqué à l'imposante porte des lieux, hêlant par la même un serviteur qui ouvrit, l'air essouflé, demandant un "c'est pour quoi?" timide, générant du coup une réponse l'étant beaucoup moins:

"Mais voyons, je fus prévue mon arrivée ici! Je suis Heide Clotilda Frieda Gretchen Ulrika Wilma von Wurkenholf! Qui d'autre! Je fus invitée ici par le maître des lieux, moi et quelques amis qui ont eus des... Mais... Pourquoi les gens courent-ils dans tous les sens au lieu d'aller vers moi directement? Y a-t-il le feu?"

Il ne falut guère plus de temps à Heide pour apprendre l'existance d'un nouvel heureux évènement qui fit littéralement sauter de joie la diva, qui dut réajuster après coup décolleté et chapeau, qui ne s'abstint de décoller de sa tête que grâce à son ruban. Ecartant l'individu à la porte en avançant d'un pas décidé, elle déclama:

"Que l'on me montre où est l'enfant! Tout de suite!"

Avant de se tourner vers la personne et une autre passant tout près pour leur commander:

"Manolo et Conchita, ou qu'importe vos noms, vous avez des têtes à avoir ceux-là. Vous monterez mes deux-trois bagages dans la suite qui m'a été apprêtée. Et défaites les chambres préparées pour mes musiciens, les cuistres ont eus un terrible empêchement qui les empêche de venir soi-disant. Allez, schnell! Allegro!"

Et laissant les deux innocents serviteurs face aux nombreuses et lourdes malles, la diva monta à la suite d'un guide de fortune pour, devant la chambre, devancer une quelconque annonce et se lancer vers l'ouverture de la porte, ce qui n'était pas de l'avis de la personne de garde qui l'empêcha de faire.

"Hm? Quoi? Il y a problème? C'est pas la bonne porte? C'est bien là qu'il y a l'enfant oui? Oui, je le sais, oui! Alors quoi? Oh, je suis Heide von Wurkenholf, ce n'est pas mon nom intégral mais vous avez identifié qui je suis clairement, oui? Bien. Alors à présent il est plus de temps que je dis mon voeu pour l'enfant."

Mais à peine l'homme de garde avait balbutié quelque chose s'approchant d'un refus, motivé par le fait qu'il ne la connaissait pas que le ton changea, la voix de la dame devenant aussi grosse que la dame elle-même.

"Quoi? Qu'est-ce qu'il y a? Tu penses que je cache une arme peut-être? Ou que je vais l'étouffer? Hein? Tu me prends pour une criminelle? Hein?! Ou alors c'est juste que tu es trop [injure germanique] pour me laisser entrer alors que tu vois parfaitement que je ne suis pas une menace? HEIN?!"

Puis, se rapprochant plus que de raison vraiment, les poings sur la taille, elle lança un regard noir sur l'homme, puis s'avança d'un pas de plus, poussant l'individu par la même:

"Et là, tu fais quoi alors? Tu veux me refuser ça quand même?"

Un nouveau pas.

"Tu veux peut-être me planter un gros bout de métal? Oh ça va être très brillant pour la maison oui! Tu vas attirer la sympathie de ton maître beaucoup comme ça!"

Encore un pas de plus.


"On n'interdit pas la voie entre elle et un enfant à la diva Heide von Wurkenholf lorsque on n'a pas raison de faire ça! Non! Pas de mais! On ne le fait pas et puis c'est tout! Hmf! Conversation finie!"

Puis exécutant un nouveau pas qu'elle paracheva en avançant son buste, clouant par la même la discussion, elle tourna les talons pour entrer en trombe dans la pièce et déclamer, d'une voix aiguë et forte dés que le moindre cheveu du nourisson apparut dans son champ de vision:

"Oh qu'il est une charmant enfant!"

S'en approchant un large sourire rouge vif aux lèvres avant de tourner ses yeux verts vers celle qu'elle avait identifié comme étant la mère:

"Une charmant enfant oui vraiment, toutes mes beaucoup félicitations madame, beaucoup! C'est très, très émouvant ça! Beaucoup émotion oui? Oui! Surtout pour un si mignon enfant, très très charmant oui! OH!"

Poussant son dernier oh en mettant une main autant gantée que boudinée dos vers sa bouche, elle se redressa, se reconstituant une contenance, avant de dire d'un ton à peine plus calme:

"Mais j'en oublie de me présenter, je ne suis pas la bonne fée, la beauté elle l'a déjà ça se voit beaucoup oui, de toute façon. Non, je suis Heide Clotilda Frieda Gretchen Ulrika Wilma von Wurkenholf! Mais vous pouvez m'appeler juste Madame von Wurkenholf, je ne voudrais pas vous embêter avec tous ces noms, déjà que vous en avez des nouveaux à retenir avec l'enfant oui, vous avez déjà décidé le nom qu'il allait avoir au fait?"

Alors qu'elle assaillait la pauvre princesse qui n'avait rien demandé sinon un peu de repos à présent bien lointain, l'opulente et expansive invitée se saisit d'une chaise pour y déposer son auguste popotin, et attendre une réponse de la jeune mère, si bien sûr elle se remettait du choc de cette cyclonique arrivée.
Revenir en haut Aller en bas
P.Giacinto I. Chiaramonti
Père Jésuite
P.Giacinto I. Chiaramonti


Nombre de messages : 73
Date d'inscription : 23/04/2005

La Chambre de Bianca - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: La Chambre de Bianca   La Chambre de Bianca - Page 3 PerleDim 27 Jan - 1:21

Giacinto hésitait sur le pas de la porte alors qu'Emilio, en aube de dentelle blanche, tentait de se cacher derrière lui. Ce n'était pas parce qu'il était sourd et muet qu'il ne savait pas reconnaître une tornade quand il en voyait une.
Le jeune prêtre se permit de penser que si la dame était la marraine choisie, le baptême risquait de virer au cauchemar. Etrangement, il ne se voyait pas du tout expliquer à la dame qu'en étant marraine elle s'engageait à montrer le chemin de dieu à l'enfant nouveau-né.

Ce n'est que lorsque la tourbillonnante dame se fut assise que le valet qui devait l'introduire reprit ses esprits et s'inclina.


"Madame... Le père Chiaramonti."

Giacinto prit son courage à deux mains et s'avança. Il n'avait plus le droit de paraître timide, ou perdu dans une ville inconnue. Depuis un mois qu'il était à Venise, il avait réussi à avoir la réputation d'être un prêtre presque prophète et bonne voix pour la sainteté. Cela lui permettait d'avoir une église pleine le dimanche, et d'être digne de l'honneur de baptiser l'enfant des Adorasti. Mais cela l'obligeait aussi à garder pour lui toutes les incertitudes qu'il ressentait. Et Dieu sait qu'il en portait beaucoup...

"Madame, je suis venu dès que j'ai appris la nouvelle..."

Mais personne n'avait l'air paniqué, ni en larme, il était fort probable que l'enfant aille bien, malgré l'étrangeté de sa naissance. Et il n'était donc pas très grave qu'il n'ait pas pu arriver plus tôt.
Revenir en haut Aller en bas
Bianca Grazziano Adorasti
Princesse - Ca'Adorasti
Bianca Grazziano Adorasti


Nombre de messages : 310
Statut : Modo
Date d'inscription : 30/04/2005

La Chambre de Bianca - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: La Chambre de Bianca   La Chambre de Bianca - Page 3 PerleLun 28 Jan - 0:37

Bianca avait regardé avec le sourire son époux tenant sa fille dans ses bras. A ses yeux agrandis on voyait qu'il aurait besoin de temps pour réaliser l'évènement. C'était un peu de sa faute, tout était arrivé si subitement. Bianca avait repris Athénaïs contre elle, hochant la tête aux paroles de son époux qui avait compris sa volonté de s'améliorer sans pour autant insister sur ses erreurs passées. Il semblait qu'être père allait également changer certaines de ses perceptions et manies désagréables.

L'arrivée de la nourrice avait mis un terme à cette entrevue à trois. Sara était venue rapidement et semblait prête à prendre ses fonctions. Bianca l'avait choisie parmi un certain nombre qu'avait sélectionné Elio, pour sa douceur et son intelligence. Bien entendu, beaucoup de responsabilités pèseraient désormais sur ses épaules et la nourrice serait surveillée dans les premiers temps. Bianca avait donc hoché la tête aux paroles de son époux concernant le Padre et attendit qu'il soit parti pour commencer à s'entretenir avec la nourrice. Elle avait terminé ses recommandations concernant les tétés qu'une agitation bruyante se fit entendre dans le couloir.


"Je souhaite aussi que vous la promeniez dans le jardin un quart d'heure tous les jours pour... Quel est ce vacarme ?" demanda-t-elle, son regard se dirigeant vers la porte tandis que la petite princesse se mettait à pleurer.

La nourrice se proposa aussitôt de prendre l'enfant et Bianca apprécia son initiative. Elle posa Athénaïs entre les bras de Sara au moment une femme entrait brusquement dans la chambre, s'extasiant haut et fort à la vue du bébé.

Bianca la regarda, les yeux un peu ronds par la surprise mais l'expression neutre. Elle ne répondit à ses questions qu'une fois que la dame se fut présentée. Sa voix était charmante mais le ton franc et clair.


"Enchantée Madame von Wurkenholf et je vous remercie pour vos félicitations. L'héritière Adorasti a effectivement déjà un nom, je vous présente la princesse Athénaïs Carmela Maria Amelia Adorasti."

Le regard bleu-vert se planta dans celui de la diva avant d'ajouter de sa voix toujours aimable, douce mais ferme.

"Mon époux m'avait prévenue de votre arrivée prochaine. Il m'avait également dit que je devais m'attendre à voir défiler ceux qui désirent présenter leurs compliments, seulement je ne m'y attendais pas si tôt. Voyez-vous, la princesse n'a pas encore une heure et vous me voyez navrée de vous dire que votre arrivée fort enthousiaste est mal venue dans l'instant. Je suis fatiguée et j'étais en train de m'entretenir avec la nourrice. J'aurais également très bien pu ne pas être présentable. Prenez le temps de vous installer et nous nous reverrons prochainement pour discuter, soyez-en assurée."

Donnant ainsi son congé à Heide sans réplique possible, la princesse accueillit le Padre avec un sourire sans plus se préoccuper de l'intruse.

"Mon Père, je suis ravie que vous ayez pu venir aussi vite. Approchez..."
Revenir en haut Aller en bas
Heide von Wurkenholf
Cantatrice - Ca'Adorasti
Heide von Wurkenholf


Nombre de messages : 6
Date d'inscription : 26/01/2008

La Chambre de Bianca - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: La Chambre de Bianca   La Chambre de Bianca - Page 3 PerleSam 2 Fév - 11:04

Restée relativement -très relativement- calme depuis l'arrivée de l'ecclésiastique dans la chambre de Bianca, Heide reprit la parole lorsqu'elle fut interpelée par la jeune mère:

"Oooh, Athénaïs. Une consonnance étrange oui, mais, très joli quand même, ça lui va bien beaucoup!"

Ponctuant sa phrase d'un hochement de tête vif, appuyé et rapide.

La seconde réplique de Bianca, bien que plus cassante dans son ton, ne sembla cependant pas offusquer la diva outre mesure. Et c'est arborant un grand sourire qu'elle se releva pour continuer, de son ton toujours aussi enjoué:


"Oui, oui, bien sûr, je comprends tout à fait, disons que c'était juste une introduction oui. Je ne comptais pas m'éterniser vous savez, oh, je comprends votre état, j'en suis à mon deuxième forcément. Oh, vous devriez les voir, de vrais petits anges, et leur nourrice, vraiment charmante beaucoup est! Enfin, je dois avouer hélas je dois déjà partir ce voyage m'a é-pui-sée. Enfin vous avez du le remarquer, vu mon peu d'entrain, il faut dire que de München dernière grosse étape jusqu'à ici ça fait un gros chemin. Mais les paysages, c'est joliii. Enfin, en tout cas, madame, avec encore mes félicitations, mon père..."

Achevant d'une petite révérence, Heide se retira comme elle était venue: à grandes enjambées, et sans laisser aux occupants de la pièce le temps de dire ouf. La tornade enfin s'en était allée. Pour l'instant.
Revenir en haut Aller en bas
P.Giacinto I. Chiaramonti
Père Jésuite
P.Giacinto I. Chiaramonti


Nombre de messages : 73
Date d'inscription : 23/04/2005

La Chambre de Bianca - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: La Chambre de Bianca   La Chambre de Bianca - Page 3 PerleDim 3 Fév - 16:08

Immense soulagement. La dame n'était pas marraine. Giacinto la laissa exécuter sa dramatique sortie avant de s'approcher avec un léger sourire.

"Madame, je suis ravi de voir que vous vous portez assez bien pour supporter même les visites les plus... enthousiastes. Et qu'il en va de même pour votre enfant."

La petite Athénaïs, dont les pleurs s'étaient calmés dans les bras de la talentueuse nourrice, regardait placidement autour d'elle. Giacinto avait baptisé assez d'enfants pour reconnaître les symptômes d'un danger de mort. Et celle-là était aussi proche de la mort que la Marquise de Galimidari était proche de la sainteté. C'est-à-dire vraiment très très loin.

Il se plaça devant la petite princesse, et voyant qu'elle ne se remettait pas à pleurer, il traça doucement mais fermement un signe de croix sur le front de l'enfant.


"Je vous bénis, nouveau-né sur cette terre, préparez-vous à entrer dans la maison du Seigneur."

C'était une bénédiction tout à fait informelle, mais tant qu'il n'y avait pas danger de vie ou de mort, il valait mieux garder les rites du baptême pour le baptême lui-même.
Il sourit à la nourrice qui avait l'air très fière et se tourna de nouveau vers Bianca.


"Je ne vous souhaite pas, Madame, que votre fille vous apporte tout le bonheur possible, car je ne doute pas qu'elle le fera."

Il avait posé une main sur l’épaule d’Emilio en parlant, parce que le gamin, voyant qu’on n’allait pas avoir besoin de lui, commençait à perdre de son sérieux et avait besoin d’un petit rappel à l’ordre. En même temps cela lui rappela qu’il ne pouvait pas passer trop de temps au palais des Adorasti, parce qu’il avait des confessions dans l’après-midi.

"Puis-je... puis-je vous demander si une date a déjà été choisie pour le baptême et la messe des relevailles ?"

Pour le baptême, le plus tôt était le mieux, pour les relevailles, cela dépendait de la santé de la mère. Mais dans les deux cas, cela demandait une préparation matérielle et psychologique de sa part…
Revenir en haut Aller en bas
Bianca Grazziano Adorasti
Princesse - Ca'Adorasti
Bianca Grazziano Adorasti


Nombre de messages : 310
Statut : Modo
Date d'inscription : 30/04/2005

La Chambre de Bianca - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: La Chambre de Bianca   La Chambre de Bianca - Page 3 PerleMar 5 Fév - 23:33

Bianca retint à grand peine un soupir de soulagement quand la cantatrice sortit de la chambre. L'atmosphère sembla tout à coup moins étouffante, moins bruyante, moins lourde. Heide était partie sans histoire et Bianca en était soulagée car elle n'aurait guère aimé être obligée d'appeler des valets pour lui faire comprendre un peu plus fermement qu'elle devait s'en aller. Elle ne s'était même pas offusquée et Bianca se demanda brièvement si elle avait compris la situation. Peu importait, le calme était revenu et le Padre était là pour donner sa bénédiction.

La princesse eut un sourire amusé en voyant que le soulagement se peignait également sur le visage de l'homme d'Eglise et elle répondit avec un sourire.


"Et bien, si elle assure avoir peu d'entrain ce jour, j'ai quelques inquiétudes pour les jours à venir."

C'est d'un regard attentif et attendri qu'elle observa l'ecclésiastique tracer un signe de croix sur le front de sa fille. Un coup d'oeil à la nourrice et le sourire de celle-ci en dit long sur la fierté qu'elle ressentait à son nouveau travail et l'affection qu'elle portait déjà au nourrisson.

La princesse inclina la tête pour remercier le Padre et lui répondit.


"Merci mon Père. Aucune date n'a encore été fixée, mais vous en serez tenu informé dès qu'une décision aura été prise."

Le silence retomba quelques instants dans la pièce. Bianca se mordit la lèvre et regarda de nouveau le Padre.

"Mon Père ? Vous êtes mon confesseur... Pourrais-je vous faire part de quelques unes de mes inquiétudes ?" lui demanda-t-elle en désignant la chaise laissée par Heide.

Elle attendit qu'il soit installé et demanda à la nourrice de les laisser seuls. Elle réfléchit quelques instants, elle ne savait trop comment aborder le sujet.


"A votre avis... qu'attend le prince de moi ? J’entends par là, qu'attend un homme de son épouse ? Je voudrais... qu'il ne me voie plus comme une Grazziano encombrante qu'on lui aurait donné. J'aimerais qu'il soit fier de m'avoir à ses côtés. Vous comprenez ? Je ne sais pas ce que je dois faire pour cela, je ne suis pas sûre.."

Son index tapota ses lèvres comme pour mieux réfléchir à ce qu'elle allait dire par la suite.

"Le prince sort souvent la nuit, je l'ai vu plusieurs fois. Je crains... je me demandais s'il ne voyait pas quelqu'un d'autre et puis... je m'inquiète aussi pour lui.."

Le souvenir de la blessure d'Elio la fit frissonner. Elle n'en savait pas grand chose mais ce n'était pas difficile à deviner. Il avait été blessé durant une de ces fameuses nuits et cela n'avait pas été un accident...
Revenir en haut Aller en bas
P.Giacinto I. Chiaramonti
Père Jésuite
P.Giacinto I. Chiaramonti


Nombre de messages : 73
Date d'inscription : 23/04/2005

La Chambre de Bianca - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: La Chambre de Bianca   La Chambre de Bianca - Page 3 PerleDim 24 Fév - 1:09

Giacinto avait appris depuis son arrivée à Venise à s’adapter. Il était courant qu’on lui donne comme réponse "vous en serez tenu informé", ce qui n’était pas pratique du tout pour organiser ses semaines, mais il fallait faire avec. A vrai dire, il s’attendait à ce genre de réponse.

Ce qui fut plus une surprise pour lui fut que la jeune mère veuille se confesser et qu’au lieu d’une confession, elle demande plutôt conseil.
Le jeune prêtre s’était assis sur la chaise qu’on lui avait désignée et écoutait, mains croisées sur les genoux, tête légèrement baissée. Lorsqu’il parla se fut avec la même prudence qu’avait emprunté la jeune femme.


"Ce qu’un homme attend de son épouse… Je ne suis sans doute pas la personne la mieux placée pour vous répondre, mais… Je dirai qu’un homme attend de sa femme amitié, fidélité et attention. Mais je dirais aussi qu’un paysan attend de sa femme qu’elle sache semer, s’occuper des animaux et des enfants et faire de bons repas. Un des bons citoyens de nos villes attend sûrement de sa femme qu’elle sache tenir la maison, les comptes et peut-être la boutique.
Et un prince, personne éminente de notre société, que sa femme soit remarquée par cette société, qu’elle est une place admirée, qu’elle apparaisse comme un être exceptionnel.

Votre beauté, votre bonté et votre histoire, Madame, vous confère déjà une place de choix dans les rumeurs de la ville. Mais…"

Il s’arrêta un instant, incertain. Il craignait de parler trop rapidement, trop brutalement. En même temps, la princesse s’était ouverte à lui avec beaucoup de simplicité et semblait lui demander sincèrement son avis. Il ne se sentait pas le droit de lui répondre autrement qu’avec cette même sincérité. Il sourit et reprit en lissant sur ses genoux le tissu de la soutane.

"Je parlerai franchement, Madame, parce qu’il me semble que vous désirez que l’on ne vous cache pas la vérité. Les gens parlent de vous comme d’une personne lointaine que l’on ne connaît pas très bien. Votre statu, votre jeunesse fait que l’on parle de vous, mais vous n’apparaissez dans l’esprit de la société que comme une absence…
Peut-être que… ce que votre mari pourrait attendre de vous c’est que vous soyez une présence réelle dans l’esprit des gens.

Mes termes sont un peu trop théologiques, je m’exprime très mal, veuillez m’en excuser… Mais… peut-être que votre mari attend que vous utilisiez le pouvoir que vous avez de naissance pour marquer votre présence dans la société par des actes qui montrent que vous agissez dans cette société.
Peut-être votre mère peut vous servir d’exemple ? Peut-être a-t-elle un salon littéraire, ou bien musical, ou artistique… des réceptions. Ou encore des bonnes œuvres. Ou bien… je crois que je vais manquer d’idée, mais quelque chose qui fasse que vous agissiez dans notre ville.
Vos talents et votre amabilité font qu’il vous suffira d’agir pour être louée."

Le jeune jésuite rit légèrement et continua avec beaucoup d’humour dans la voix

"Et évidemment, si vous choisissiez les bonnes œuvres, vous pouvez compter sur votre très humble serviteur pour vous servir d’intermédiaire…"

Il redevint immédiatement sérieux pour continuer parce que la suite lui semblait infiniment moins aisée à aborder.

"Quant aux sorties de votre époux… Je comprends vos inquiétudes. Il est vrai que Venise n’est pas toujours des plus tranquilles dans ses heures nocturnes. Je… y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour aider à les apaiser ? Si c’est en mon pouvoir, n’hésitez pas à me demander, je ferai tout pour vous aider."

Finalement, il n’avait pas parlé de la dague du prince qu’on lui avait montré dans le quartier de la bouche d’ombre. Et il avait soigneusement évité de nommer clairement les questions d’infidélité. C’était vraiment difficile à gérer ce genre de choses…
Revenir en haut Aller en bas
Bianca Grazziano Adorasti
Princesse - Ca'Adorasti
Bianca Grazziano Adorasti


Nombre de messages : 310
Statut : Modo
Date d'inscription : 30/04/2005

La Chambre de Bianca - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: La Chambre de Bianca   La Chambre de Bianca - Page 3 PerleVen 7 Mar - 16:38

Le Padre prenait le temps d'écouter, de comprendre et de répondre au mieux, avec beaucoup de sincérité, ce qui la mit en confiance. Bianca l'écoutait attentivement tout en réfléchissant. Amitié, fidélité et attention étaient certes là les qualités premières requises pour une bonne épouse, là n'était pas la question et le Padre le savait tout comme elle. La princesse se contenta donc de hocher la tête en attendant la suite de ses conseils jusqu'à ce qu'il en vienne au point qu'elle attendait.

Être remarquée, c'était ce qu'elle avait commencé à comprendre.. sûrement un peu trop tard. Mais rien n'était irréversible.


"Ne vous excusez pas mon Père, vous êtes très clair et je vous en remercie. Ainsi, les vénitiens me voient comme une absence ? J'avais plutôt entendu qu'ils me prenaient pour une naïve... Mais peu importe, je suivrai vos conseils et avec l'aide de mon entourage, je ferai en sorte que cela change."

Un sourire accompagna ses paroles suivantes.

"Mon rang fait que les œuvres ne me sont pas étrangères. J’ai mes habitudes." répondit-elle à sa phrase d’humour.

Quand vint le sujet des sorties nocturnes du prince, le visage de Bianca retrouva une expression plus sérieuse, voire contrariée. Bien entendu, le Padre n’avait pas relevé le point d’une éventuelle infidélité et elle ne lui en voulait pas. Il n’était pas le mieux placé pour aborder ce sujet et n’aurait de toute manière guère pu lui donner de réponse satisfaisante. Aussi, lorsqu’il lui demanda s’il pouvait faire quelque chose pour l’aider, elle leva les yeux vers lui et lui sourit doucement.


"Prier pour qu’il ne lui arrive rien…"

Qu’il ne lui arrive plus rien, plus exactement. Bianca avait besoin de lui, tout comme Athénaïs avait besoin d’un père. Que plus aucun malheur ne touche sa famille, elle prierait pour son époux et pour sa fille. Rassurée par ses pensées, elle offrit un sourire au Padre pour lui donner son congé.

"Merci d’être venu donner votre bénédiction mon Père. Nous vous informerons au plus tôt des dates choisies pour le baptême et la messe des relevailles."
Revenir en haut Aller en bas
P.Giacinto I. Chiaramonti
Père Jésuite
P.Giacinto I. Chiaramonti


Nombre de messages : 73
Date d'inscription : 23/04/2005

La Chambre de Bianca - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: La Chambre de Bianca   La Chambre de Bianca - Page 3 PerleMer 19 Mar - 17:03

Giacinto eut un imperceptible soulagement quand la princesse lui demanda de faire ce qu’il savait faire, à savoir prier. Il n’aurait pas besoin de se transformer en mousquetaire et à courir les rues la nuit à la suite du prince. Tant mieux. Il ne se voyait pas du tout dans le rôle.

Même si… il ne s’interdirait peut-être pas de voir ce qu’il pourrait récolter comme informations à droite à gauche si cela pouvait apaiser les craintes de la jeune femme.

Il se leva en souriant et s’inclina légèrement.


"Madame, mes prières n’oublieront ni vous ni votre famille. J’attendrai donc de vos nouvelles."

Giacinto fit de nouveau une petite révérence avant de sortir de la pièce et d’entraîner avec lui un Emilio qui s’ennuyait derrière la porte.
Il ne fallait pas qu’il traîne, il y avait des confessions qui l’attendaient…


[Exit]
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





La Chambre de Bianca - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: La Chambre de Bianca   La Chambre de Bianca - Page 3 Perle

Revenir en haut Aller en bas
 
La Chambre de Bianca
Revenir en haut 
Page 3 sur 3Aller à la page : Précédent  1, 2, 3
 Sujets similaires
-
» Chambre du Fou
» La Chambre
» La chambre
» La Chambre
» Chambre du Fou

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
VENISE :: ENTRE NOUS :: CA' ADORASTI :: L'Etage Privé :: Appartements de la Princesse-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser