Nom : di Lorio
Prénom : Lucrezia
Age : 21 ans
Rang social : Baronne
Physique :
Croirez-vous votre voisin, lorsqu’il vous soufflera à l’oreille, que cette élégante jeune femme, qui vient d’entrer au côté de l’imposant Baron di Lorio, est sa propre fille ?
Votre regard scrutateur, habitué aux cancans de la cour, s’attardera alors sur la longue chevelure soyeuse, d’un acajou cuivré, ramenée avec soin au dessus de sa nuque, parée des plus beaux bijoux. Vous vous surprendrez à retenir le commentaire médisant qui allait suivre.
Il est vrai que cette Dame n’a pas la laideur qu’on voudrait volontiers lui trouver pour mieux l’enfoncer. Vous cherchez alors la ressemblance avec son illustre paternel, dont elle tient le bras avec un port majestueux, et un sourire, radieuse. Les yeux couleur de nuit n’ont rien de l’éclat glacial du gris des prunelles de son père. La bouche, pulpeuse, offre deux pétales éclos découvrant une rangée de dents blanches et alignées.
Lumineuse, vous murmure-t-on derrière. Et vous ne pouvez qu’acquiescer. Le maintien de la Baronne di Lorio ne souffre aucune critique, elle vous offre ainsi à voir son visage gracieux, fardé selon les usages, sous son meilleur jour. Où chercher la ressemblance ? Il n’y a pas de doute, c’est dans le regard, profond, animé d’un feu follet, qui vous observe sans ne rien exprimer.
La mouche assassine, au coin de l’œil, rehausse avec impertinence sa pommette subtilement maquillée de poudre blanche. Elle se tient droite, la tête portée haut, et glisse quelques paroles à l’oreille du Baron. Elle affronte de ses yeux rieurs tous les regards tournés, balayant d’un sourire, aux dimensions de la salle, chacun des commentaires soufflés entre deux battements d’éventail.
Vous vous approchez, elle va vous être présentée. Elle vous tend l’une de ses longues mains, exercée à la pratique assidue du clavecin. Vos lèvres effleurent la chair tendre, vous relevez le parfum aux notes fleuries et poudrées. Un parfum de caractère pour une jeune femme d’exception. Sa voix au timbre velouté, qui s’élève avec un naturel désarmant au dessus des autres, laisse entendre combien la baronne di Lorio sait trouver sa place au cœur d’une assemblée de requins.
Caractère :
Ceux qui ont eu le plaisir de la fréquenter vous dirons qu’elle est éblouissante, naturelle, volontiers bonne vivante et friande de conversations lettrées. L’intelligence qui perce dans ses iris sombres trouve sa confirmation dans ce rapide portrait. Sa jovialité étant communicative, vous serez probablement amené à rire de bon cœur à ses piques savamment lancées et à la franchise avisée de la Baronne di Lorio. Lucrezia bénéficie d’un tempérament de nature enjouée.
Elle ne commettra jamais l’impair d’étaler ses états d’âme, elle sait se défendre, et n’hésite pas à sortir ses griffes quand on vient la taquiner de trop près. Au cours de sa jeunesse, Lucrezia a appris à se fier à son instinct. La sincérité dont sait faire preuve cette dernière ne la dessert jamais, elle sait ce qu’il est bon de taire, et ce qui se doit d’être dit. Son expérience de l’impertinence, et des corrections qui en suivaient, lui a appris à mesurer le poids de ses mots.
En fine observatrice, Lucrezia est bien plus rusée qu’elle ne veut le laisser croire. Elle décèle le mensonge et l’omission mieux que personne. Par ailleurs, elle ne recule devant aucun procédé pour aller au bout de ses interprétations.
Les heures de lignes imposées par son précepteur n’ont pas réussi à venir à bout de son besoin perpétuel de soulever des mystères, de résoudre des intrigues et d’aller jusqu’au bout de ses enquêtes. Lucrezia n’a en rien perdu sa curiosité naturelle que le temps a cependant émoussée, maturité oblige, ses priorités n’étant plus de percer les secrets familiaux dont elle s’est accommodée depuis bien longtemps.
De son père, Lucrezia a hérité son sens inné de l’ironie, qui ne contraste en rien avec son appétit de liberté et le pragmatisme de sa pensée aiguisée. Son éducation quelque peu exceptionnelle a fait d’elle une jeune femme au sens critique mordant qui sait mettre à profit sa profonde réflexion. Respectueuse, et reconnaissante, de l’éducation privilégiée dont elle a joui, Lucrezia a noué une tendresse toute particulière avec Luciano, et ne fait pas cas des rumeurs et commérages qui poursuivent ce dernier. Cela fait longtemps qu’elle s’est, elle-même, chargée d’aller déceler sa propre vérité…
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